Birsen Orhan, co-maire de Dersim, a été arrêtée samedi matin après avoir été placée en résidence surveillée à la suite de sa destitution et de son remplacement par un administrateur nommé par l’État.
Elle a été interpellée à son domicile dans le district de Pertek à Dersim.
Sur son compte sur les réseaux sociaux, Birsen Orhan a écrit : « Je suis en train d’être arrêtée. » Elle sera transférée à Dersim. Selon les informations disponibles, son arrestation repose sur des accusations d’« opposition à la loi sur les manifestations et les marches » et de « résistance à la police ».
Le 24 novembre, Birsen Orhan avait déjà été convoquée au commissariat pour répondre à des accusations. Présentée d’abord devant un procureur, puis devant le tribunal pénal de paix de Tunceli, elle faisait face à des charges pour « incitation à la haine et à l’hostilité » et « outrage à un agent public ». Après avoir témoigné devant le juge, elle avait été libérée sous contrôle judiciaire le soir même, avec interdiction de quitter le territoire et assignation à résidence.
Les accusations portées contre elle trouvent leur origine dans ses déclarations contre la nomination d’un administrateur par le gouvernement à la tête de la municipalité de Dersim. Lors d’un rassemblement de protestation, Birsen Orhan avait qualifié cette nomination d’« occupation » et décrit le gouverneur comme un « instrument de l’occupation ». Elle avait également dénoncé la décision judiciaire à l’encontre de son prédécesseur comme étant motivée par des considérations politiques, pointant du doigt un système judiciaire instrumentalisé par le gouvernement de l’AKP sous la présidence de Recep Tayyip Erdoğan pour réprimer ses opposants.
Ses avocats ont indiqué qu’il reste incertain si des charges formelles seront déposées et à quelle date un procès pourrait avoir lieu.