Dans une opération, la police turque a lancé une perquisition dans les locaux du Parti démocratique des peuples (HDP) situé à Esenyurt, quartier d'Istanbul, ce jeudi. Selon les responsables du HDP, une unité spécialisée de lutte contre le terrorisme a mené l'assaut, saccageant les lieux sans préavis ni justificatif apparent.

La police turque a lancé une perquisition dans les locaux du Parti démocratique des peuples (HDP) situé à Esenyurt, quartier d’Istanbul, ce jeudi. Selon les responsables du HDP, une unité spécialisée de lutte contre le terrorisme a mené l’assaut, saccageant les lieux sans préavis ni justificatif apparent.

La direction du HDP à Esenyurt a dénoncé cette intrusion comme un acte illicite perpétré par le régime AKP/MHP, faisant suite à une série de perturbations et d’interventions policières au cours des derniers mois. Le parti a affirmé que le siège avait été réduit à un champ de ruines par la police, avec de nombreux objets et biens personnels détruits, y compris des bannières et des drapeaux du HDP et de ses alliés politiques.

Parmi les dégâts notables, des photos de Deniz Poyraz et de Kemal Kurkut ont été saccagées. Kurkut avait été tragiquement abattu par la police en marge des célébrations du Newroz à Diyarbakır (Amed) en 2017, tandis que Poyraz a été assassinée lors d’une attaque contre un bureau du HDP à Izmir en 2021.

La bibliothèque du siège du HDP a également subi d’importantes dégradations, des centaines de livres ayant été éparpillés sur le sol. Les forces de police ont également confisqué plusieurs images du leader kurde Abdullah Öcalan.

Face à ces actes, les coprésidents de l’association de district ont exprimé leur intention de porter plainte contre les officiers responsables. Le siège du HDP à Esenyurt est régulièrement dans le viseur des autorités turques. Des membres du comité exécutif ont affirmé avoir été la cible de tentatives de corruption et de chantage en janvier dernier.

Plus tôt cette année, Ercan Sağlam, le coprésident de l’organisation HDP Esenyurt de l’époque, avait été incarcéré suite à des accusations d’ « appartenance au PKK », basées sur une peinture murale d’Abdullah Öcalan retrouvée dans les locaux du parti. M. Sağlam avait alors dénoncé ces actions comme illégales, affirmant que ce n’était pas l’image qui était contraire à la loi, mais la perquisition du HDP qui avait été réalisée sans mandat judiciaire approprié. Selon les décisions de la Cour constitutionnelle turque, les images représentant le fondateur du PKK ou des slogans tels que « Bijî Serok Apo – vive le leader APO [Öcalan] ne sont pas anticonstitutionnels.

Cette dernière descente de police marque une nouvelle étape dans la tension grandissante entre le gouvernement turc et le HDP, suscitant des préoccupations croissantes quant à la protection des droits démocratiques et des libertés politiques en Turquie.

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