Le 9 janvier 2013, Sakine Cansız, Fidan Doğan et Leyla Şaylemez étaient sauvagement assassinées à Paris. Elles ont été frappées dans un lieu qu’elles considéraient comme sûr, le bureau où Fidan Doğan se rendait chaque jour dans le cadre de son travail diplomatique.
Sakine Cansız, cofondatrice du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), Fidan Doğan, représentante du KNK (Congrès national du Kurdistan) à Paris, et Leyla Şaylemez, membre du Mouvement de la jeunesse kurde, ont été sauvagement exécutées au cœur de Paris il y a douze ans, le 9 janvier 2013.
Trois femmes, trois générations de militantes kurdes, engagées à différents niveaux et dans différents domaines, œuvrant inlassablement à la fois pour dénoncer la persécution des Kurdes et pour une voie vers une paix juste et durable par le dialogue. Elles ont été tuées par un agent des services secrets turcs (MIT) dans le Centre d’information du Kurdistan situé dans un quartier très fréquenté de Paris, à quelques pas de la Gare du Nord. À ce jour, personne n’a été jugé pour ce crime.
Au fil de l’enquête, des indices de plus en plus nombreux sont venus mettre en évidence les liens de l’assassin, Ömer Güney, avec le MIT. Arrêté quelques jours après les faits, l’auteur du crime est cependant mort en prison dans des circonstances suspectes en décembre 2016. Son procès devait débuter le mois suivant devant la Cour d’assises.
Suite à l’apparition de nouveaux éléments, notamment des témoignages de membres du MIT, une nouvelle information judiciaire a été réouverte en 2019 à la demande des familles. Depuis, les investigations piétinent. Pour cause, les autorités françaises refusent de déclassifier les renseignements détenus par les services de renseignement français concernant cette affaire, opposant le secret-défense.
Les organisations kurdes ont mis en garde à plusieurs reprises les autorités françaises contre le risque d’autres attentats, demandant que les commanditaires et les éventuels complices du triple féminicide soient identifiés et jugés. Dix ans plus tard, le 23 décembre 2022, trois autres militants kurdes, Evîn Goyî (Emine Kara), Mîr Perwer (Mehmet Şirin Aydın) et Abdurrahman Kızıl, étaient abattus devant le siège du Conseil démocratique kurde en France (CDK-F).
Ce jeudi, une marche blanche est prévue à midi pour rendre hommage aux trois femmes. Elle débutera au lieu de l’attentat du 2022, le 16 rue d’Enghien, et se terminera au 147 rue La Fayette, lieu du triple assassinat.
Le 11 janvier, le CDK-F appelle à une grande marche au départ de la Gare du Nord pour dénoncer l’impunité et exiger la justice.