Selon l'IHD, 22 prisonniers malades ont perdu la vie en 2022 en raison des violations des droits dans les prisons turques.
Nuray Çevirmen, dirigeante de l'IHD

Selon l’IHD, 22 prisonniers malades ont perdu la vie en 2022 en raison des violations des droits dans les prisons turques.

La torture et les violations des droits dans les prisons turques ont connu une recrudescence au cours de l’année 2022, selon l’Association des Droits de l’Homme de Turquie (IHD). Les demandes des familles des prisonniers et des organisations de défense des droits humains ne sont pas entendues par les autorités turques. Les prisonniers gravement malades ne sont pas traités et des morts suspectes sont fréquemment signalées dans les prisons. Les prisonniers politiques sont souvent condamnés à des peines disciplinaires arbitraires et placés en cellule d’isolement.

Interrogée par l’agence de presse Firat News (ANF) sur les violations des droits et les décès suspects dans les prisons, Nuray Çevirmen, dirigeante de l’IHD, a souligné que les autorités judiciaires refusaient de libérer les prisonniers malades ou ne les libéraient qu’en phase finale.

Selon Mme Çevirmen, 1517 prisonniers malades, dont 651 gravement malades, sont actuellement derrière les barreaux. « Il y a des personnes âgées, des personnes handicapées, atteintes de maladies chroniques, de cancers et de maladies pulmonaires. Les prisonniers ont des difficultés à accéder aux services de santé. Ils ne peuvent pas se rendre à l’hôpital en raison de pratiques contraires à la dignité humaine. Il n’y a pas assez de médecins et de personnel de santé dans les prisons. Les médecins ne sont disponibles que certains jours de la semaine et à certaines heures, ce qui rend l’accès à la santé impossible », a expliqué la défenseure des droits humains.

PRISONNIERS MAINTENUS EN DÉTENTION JUSQU’AU SEUIL DE LA MORT

Çevirmen a souligné que les prisonniers ayant de graves problèmes de santé étaient maintenus en cellule d’isolement. Et de poursuivre : « Les prisonniers sont mal nourris, faute d’accès à des aliments adaptés et diététiques. L’eau potable et l’eau chaude sont rationnées. Les produits alimentaires disponibles dans la cantine sont à la fois rares et très chers. Les prisonniers gravement malades ne sont pas libérés, même lorsqu’ils sont au dernier stade de leur maladie. »

Reprochant à l’Institut de médecine légale de dépendre du gouvernement, Mme Çevirmen a dénoncé des décisions purement politiques qui ne prennent pas en compte les rapports médicaux. « Les rares prisonniers libérés au seuil de la mort décèdent peu après leur libération », s’est-elle indignée.

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