Un hommage a été rendu ce mercredi, à Paris, aux militantes kurdes Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez exécutées dans la capitale française, il y a huit ans, par un agent des services de renseignement turcs (MIT)
Sakine Cansiz, membre fondatrice du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan), Fidan Dogan, représentante en France du Congrès national du Kurdistan (KNK) et Leyla Saylemez, membre du Mouvement de la jeunesse kurde, ont été commémorées ce mercredi 6 janvier, à Paris, devant le 147 rue La Fayette où elles ont été assassinées il y a huit ans.
Des centaines de personnes, dont des femmes et hommes politiques français et des représentants d’organisations de la société civile, ont participé aujourd’hui à la commémoration organisée à Paris par le Mouvement des Femmes kurdes et le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F), en hommage aux trois militantes kurdes assassinées le 9 janvier 2013, dans les locaux du Centre d’Information du Kurdistan (CIK).
La commémoration a débuté par une marche blanche au départ du Centre démocratique du Kurdistan situé au 16 rue d’Enghien, jusqu’au 147 rue La Fayette. Tout au long du parcours, on a pu entendre scander « À bas le régime fasciste turc », « Nous voulons la justice », « Stop Erdogan », « Erdogan terroriste ». Les manifestants arboraient des photos des trois militantes ainsi que des couronnes de fleurs portant les noms de différentes organisations kurdes.
En tête du cortège, était tenue une banderole portant l’inscription « Le commanditaire, c’est Erdogan. Il doit être jugé ». La foule a défilé jusqu’au Centre d’Information du Kurdistan où la cérémonie d’hommage a débuté avec une minute de silence.
Prenant la parole en premier, Nupel Munzur, représentante du Mouvement des Femmes kurdes en Europe (TJK-E) a interpellé les autorités françaises : « Nous n’accepterons jamais cette impunité. » Appelant à juger le président turc Erdogan, elle a ajouté : « À travers nos trois camarades, ils ont pris pour cible notre peuple et notre mouvement. Nous savons que l’État turc et Erdogan ont donné cet ordre. S’il reste impuni, les massacres continueront. »
Intervenant à son tour, Hélène Bidard, adjointe à la maire de Paris, a relaté la lutte menée depuis 2013 pour la justice, et fustigé le silence des autorités françaises. « Nous sommes ici, a-t-elle déclaré, pour dire aussi aux autorités de notre pays, la France, que nous n’oublions pas non plus le silence assourdissant depuis 8 ans, qui les a rendues complices d’un assassinat politique, d’un triple crime d’État sur le territoire national. » Et d’ajouter : « C’est un féminicide, c’est de trois féminicides politiques dont nous parlons ici. »
S’exprimant au nom du CDK-F, Veysel Keser a, quant à lui, appelé à une mobilisation forte dans la grande marche prévue à Paris, samedi 9 janvier, à 14 heures, au départ de la Gare du Nord. « Il faut qu’Erdoğan soit jugé et que l’impunité prenne fin », a-t-il déclaré.