Hakkari (Colemêrg), située au croisement des trois parties du Kurdistan, est aujourd'hui la cible des politiques spéciales de l'État turc. Depuis 2015, un assaut intensifié sur la ville et sa population est en cours, selon Hümeyra Armut, coprésidente provinciale du DEM Parti. Elle dénonce une propagation délibérée de la prostitution, de la drogue, des gangs et de la violence dans la ville, orchestrée dans le cadre d'une politique de guerre spéciale.

La ville kurde de Hakkari (Colemêrg), située au croisement des trois parties du Kurdistan, est aujourd’hui la cible des politiques spéciales de l’État turc. Depuis 2015, un assaut intensifié sur la ville et sa population est en cours, selon Hümeyra Armut, coprésidente provinciale du Parti pour la Démocratie et l’Égalité des Peuples (DEM Parti). Elle dénonce une propagation délibérée de la prostitution, de la drogue, des gangs et de la violence dans la ville, orchestrée dans le cadre d’une politique de guerre spéciale.

Hümeyra Armut souligne que depuis les élections locales du 31 mars 2024, ces politiques ont atteint leur paroxysme. La ville, caractérisée par une population jeune et dynamique, est devenue une cible privilégiée des autorités turques, qui cherchent à imposer un climat de peur et de soumission. “Le gouvernement tente de normaliser des fléaux comme la drogue et la prostitution pour affaiblir notre jeunesse et détruire notre tissu social”, affirme-t-elle.

Un processus de dénigrement systématique

Armut accuse l’État turc de mener une campagne de dénigrement systématique, visant à aliéner les jeunes de leur propre culture et à les pousser à l’exode. Cette situation, aggravée par la montée des suicides et des migrations forcées vers les métropoles, participe à une stratégie plus vaste de militarisation de la région. “Le but est de vider la ville de sa population, de la laisser à l’abandon et de la transformer en zone militaire”, explique-t-elle.

Une culture sous attaque

La coprésidente provinciale dénonce également les attaques constantes contre la culture kurde, en particulier contre la langue, l’art et les traditions locales. Les artistes kurdes, les musiciens et même les jeunes qui célèbrent leur héritage culturel sont régulièrement arrêtés ou harcelés par les forces de sécurité. “La politique actuelle de l’AKP est une politique de totale hostilité envers les Kurdes”, ajoute Armut. “Ils cherchent à légitimer leur pouvoir en marginalisant et en opprimant notre peuple.”

Vers une résistance organisée

Face à cette situation alarmante, Hümeyra Armut appelle à une mobilisation générale et à la formation d’une ligne de résistance unifiée contre ces politiques de guerre spéciale. “Nous devons nous organiser et lutter ensemble pour protéger notre culture, notre jeunesse et notre avenir”, conclut-elle.

Cet appel à l’unité et à la résistance résonne fortement dans une région qui, depuis des années, lutte pour préserver son identité face à des politiques d’assimilation et de répression de plus en plus oppressantes.

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