L'Iran a procédé à l'exécution de quatre prisonniers kurdes, sur la base d'accusations de "collaboration avec Israël" et "d'espionnage".
Wafa Azarbar, Mohammad Faramarzi, Mohsen Mazloum et Pzhman Fatehi, prisonniers politiques kurdes exécutés en Iran le 29 janvier 2024.
L’Iran a procédé à l’exécution de quatre prisonniers kurdes, sur la base d’accusations de « collaboration avec Israël » et « d’espionnage ».

Les condamnés, Mohsen Mazlum, Mohammad Faramarzi, Wafa Azarbar et Pzhman Fatehi, avaient été détenus en Iran pendant 19 mois avant d’être exécutés lundi matin. Ces exécutions surviennent après une rencontre émouvante et unique avec leurs familles dimanche dernier.

Les prisonniers ont ensuite été transférés de la prison d’Evin à la prison de Qzalhisar à Kraj, où l’exécution a eu lieu. Ces actes ont été précédés par une odysée de torture et de violations flagrantes des droits de l’homme. Les quatre militants avaient « disparu » il y a un an et demi, enlevés par le Service Secret iranien dans la métropole kurde orientale d’Urmia (Ûrmiye) en juillet 2022.

Le 12 octobre 2022, les familles des détenus ont été horrifiées de voir ces derniers réciter des « aveux » à la télévision iranienne. Les signes évidents de torture sur leur corps ne laissaient aucun doute sur leur souffrance. Bien que l’organisation Komala ait nié que les quatre hommes aient planifié un attentat à la bombe à Ispahan, qu’aucune arme ni explosif n’ait été trouvé sur eux, et qu’ils n’aient pas été impliqués dans des activités d’espionnage mais actifs politiquement au sein du mouvement de gauche, ils ont été condamnés à mort sans preuve concrète.

Aucune représentation légale n’a été autorisée lors du procès. Tous les appels ont été rejetés, menant à l’exécution de ces hommes lundi matin.

La Campagne pour la Libération des Prisonniers Politiques en Iran (CFPPI) a exprimé de profondes inquiétudes concernant la visite imminente de Mme Al Nashif, la représentante adjointe du Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme (OHCHR), en Iran du 3 au 5 février. Des préoccupations similaires ont été exprimées par divers défenseurs des droits humains.

Malgré les exécutions quotidiennes et les violations des droits de l’homme bien documentées par le régime islamique en Iran, cette visite risque de légitimer involontairement un régime coupable de crimes contre l’humanité, a déclaré le CFPPI.

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