Le 13 décembre 1980, Erdal Eren a été assassiné par la junte turque. Afin d'exécuter la peine de mort prononcée contre ce jeune étudiant, l'âge de ce dernier, alors âgé de 17 ans, avait été modifié par une décision de justice afin qu’il devienne majeur.
Erdal Eren

Le 13 décembre 1980, Erdal Eren a été assassiné par la junte turque. Afin d’exécuter la peine de mort prononcée contre ce jeune étudiant, l’âge de ce dernier, alors âgé de 17 ans, avait été modifié par une décision de justice afin de le rendre majeur.

Erdal Eren, lycéen, il était membre de l’association de la jeunesse révolutionnaire. Le 2 février 1980, au plus fort des affrontements et des assassinats politiques en Turquie, il a participé à une manifestation contre la mort de son ami Sinan Suner, étudiant à l’université à Istanbul.

Suner avait été abattu deux jours plus tôt par un garde du corps du député du Parti du mouvement nationaliste (MHP) Cengiz Gökçek. Il y a eu un échange de tirs entre les manifestants et la gendarmerie, au cours duquel un soldat de 19 ans a été tué. Une enquête a désigné Eren comme le tueur. Il a été arrêté avec 23 autres personnes et condamné à la peine de mort la même année.

Il n’a jamais été prouvé qu’Erdal Eren était en fait l’auteur de cet acte. Selon le verdict, Zekeriya Önge, la victime, a été frappée dans le dos, mais Eren a tiré de face. L’avocat de l’époque a relevé de nombreuses autres incohérences. Avant tout, les rapports de l’autopsie ne correspondaient pas au déroulement présumé des événements, car Zekeriya Önge a été abattu à bout portant, bien que la distance entre Eren et lui aurait été de 12,5 mètres. De plus, la trajectoire était opposée à la position d’Eren. Il n’a pas non plus été possible de déterminer si la balle provenait bien de l’arme d’Eren.

Erdal Eren est devenu un symbole de la lutte contre la dictature militaire en Turquie. « Il aura toujours 17 ans », a déclaré la « Fédération révolutionnaire des 78 », une association de membres d’organisations socialistes qui étaient âgé entre 20 et 25 ans au moment du coup d’État de1980. A l’occasion du 40e anniversaire de sa mort, l’association a également souligné les parallèles entre la Turquie d’alors et celle d’aujourd’hui. « Le fascisme qui a décidé d’exécuter Erdal Eren à l’époque est le même que celui auquel nous avons encore affaire aujourd’hui. Notre pays est toujours un endroit où les droits sont piétinés et les libertés détruites, où les voix de l’opposition sont réduites au silence, où les étudiants et les gens finissent en prison ».

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