Les six partis de l’Alliance pour le travail et la liberté se sont mis d’accord sur une stratégie électorale commune en vue des élections générales du 14 mai en Turquie. En cas d’interdiction, le HDP, principale composante de la coalition, devrait être remplacé par un nouveau parti, le YSP.
L’Alliance pour le travail et la liberté a décidé de se présenter aux élections présidentielles et législatives du 14 mai en tant que front uni, ont annoncé les six partis qui la composent à l’issue d’une réunion jeudi.
Ces derniers jours ont été marqués par des désaccords entre le Parti des Travailleurs de Turquie (TİP) et le Parti démocratique des Peuples (HDP). Le premier s’était initialement opposé à la proposition du HDP de présenter une liste unique, préférant un modèle dans lequel les électeurs pourraient choisir des candidats à part dans certaines provinces. La députée du TİP, Sera Kadıgil, avait déclaré mardi, lors d’une émission télévisée en direct, que dans des provinces telles que Konya (centre) et Muğla (ouest), l’alliance devrait présenter des candidats « de la manière qui profite le plus à chacun d’entre nous ». Elle a ajouté que le TİP « ne coûterait pas un seul siège au HDP », précisant que la base électorale du parti ne coïncidait pas avec celle de la troisième force politique du pays.
Les six composantes de l’alliance ont finalement décidé de présenter des listes communes aux élections législatives. Toutefois, les différents partis pourront, dans certaines provinces, présenter leurs propres candidats avec le logo du parti, l’objectif étant de garantir que les partis ne s’empêchent pas mutuellement d’envoyer des députés au Parlement.
Ainsi, le TIP pourra présenter des candidats là où les autres partis de l’alliance n’on qu’une faible base électorale. Le parti travailliste (EMEP), une autre composante de l’alliance, envisage également de se présenter avec ses propres candidats dans certaines provinces.
Le YSP prendra le relai en cas d’interdiction du HDP
Il en sera de même pour le HDP qui devrait présenter ses propres candidats dans 81 provinces, à condition toutefois que la Cour constitutionnelle accepte de reporter la procédure d’interdiction du parti à une date postérieure aux élections. Si la prochaine audience de la procédure était maintenue au 11 avril, ce qui est vraisemblable étant donné que le régime d’Erdogan souhaite se débarrasser du parti avant les élections, le HDP sera remplacé par le Parti vert de gauche (YSP). Ce petit parti fondé en 2010 a mis en place ces derniers mois des structures partisanes dans tout le pays afin d’être autorisé à participer aux élections.