Le prisonnier politique Kadri Ekici est décédé dans une prison de haute sécurité à Diyarbakir. Le jeune homme de 25 ans purgeait depuis 2017 une peine de prison pour « appartenance au PKK ». Depuis un an, il été détenu en isolement.
Un nouveau décès suspect est survenu dans les prisons turques. Condamné pour « appartenance à une organisation terroriste », en l’occurrence le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), Kadri Ekici, 25 ans, était détenu depuis 2017 dans la prison de haute sécurité n° 2 de Diyarbakir. Depuis l’année dernière, il était détenu dans une cellule individuelle et isolé de ses codétenus. C’est là qu’il a été retrouvé mort jeudi, a annoncé sa famille. Selon l’administration pénitentiaire, Ekici se serait suicidé. La direction de la prison n’a pas précisé de quelle manière le prisonnier politique kurde se serait suicidé.
Ses proches ne veulent pas croire que le jeune homme se soit suicidé. Ils disent avoir eu, trois jours avant sa mort, un contact téléphonique avec le défunt, au cours duquel il aurait dit qu’il allait bien. Hier soir, son corps a été transporté de la prison à l’hôpital, où un médecin légiste a procédé à une autopsie. Le rapport préliminaire ne précise pas la cause du décès. Vendredi matin, Kadri Ekici a été enterré au cimetière de Yeniköy, dans le district de Baglar.
On assiste régulièrement à des décès suspects dans les prisons turques. La plupart du temps, les autorités les présentent comme des suicides. Depuis le début de l’année, plus d’une douzaine de prisonniers politiques sont morts derrière les barreaux, prétendument par suicide ou suite à des crises cardiaques. Des organisations de la société civile comme l’Association des Droits de l’Homme (IHD) ne cessent de dénoncer les conditions de vie dangereuses dans les prisons de Turquie et demandent une intervention de la communauté internationale. Le Parti démocratique des Peuples (HDP qualifie les établissements pénitentiaires du pays de « centres de torture ».