Le 13 octobre, un grand rassemblement aura lieu à Diyarbakir dans le cadre de la campagne « Liberté pour Abdullah Öcalan, solution politique à la question kurde ». Malgré la menace de répression, les préparatifs battent leur plein.
La situation en Turquie et au Kurdistan du Nord en particulier devient de plus en plus dramatique. L’isolement et la répression touchent de larges pans de la société, rendant d’État de droit et les droits humains inexistants. Sans parler de la crise économique et de la dégradation de l’environnement qui frappent la population de plein fouet.
Depuis plus de 42 mois, le leader kurde Abdullah Öcalan et ses trois codétenus, maintenus en isolement sur l’île prison d’Imrali, n’ont donné aucun signe de vie. Le 10 octobre 2023, a été lancée une campagne mondiale intitulée « Liberté pour Abdullah Öcalan, solution politique à la question kurde ». Dans la continuité de cette campagne, un rassemblement doit avoir lieu à Diyarbakir (Amed) le 13 octobre prochain, avec ce mot d’ordre: « Nous résistons au complot et nous rassemblons à Amed pour la liberté ».
Dans une interview accordée à l’agence de presse Firat News (ANF), le co-président de l’antenne provinciale du Parti des régions démocratiques (DBP), Mehmet Şirin Gündüz, a parlé de la mobilisation et du contexte de l’action.
« L’isolement affecte tous les domaines de la vie »
Gündüz a parlé des conséquences du régime d’isolement imposé aux prisonniers d’Imrali: « Aujourd’hui, l’isolement s’intensifie non seulement à Imrali, mais dans tous les domaines de la vie au Kurdistan. En la personne de M. Öcalan, c’est tout un peuple qui subit l’isolement. La politique séculaire d’extermination et d’assimilation de la mentalité étatiste se manifeste dans la guerre spéciale contre le peuple kurde. C’est pourquoi nous ne considérons pas l’isolement comme la situation d’une seule personne ou d’une prison. »
Et de poursuivre: « Ce régime d’isolement est dépourvu de toute base juridique. Il est le résultat d’une attitude complètement politisée et hostile. Aujourd’hui, l’isolement montre ses effets partout dans notre région, partout au Moyen-Orient. Il est impossible de trouver un autre exemple dans le monde de telles conditions d’isolement. La Turquie commet un crime avec sa politique d’isolement. »
Öcalan, clé de la solution aux crises que traverse le pays
Établissant un lien de causalité entre les crises sociales profondes, la crise économique, la destruction écologique, la guerre et l’isolement, M. Gündüz poursuit : « Les gens sont aujourd’hui à bout de force. La solution à toutes ces crises réside dans la perspective que M. Öcalan peut montrer aux gens. La détention au secret bloque le dialogue et la solution. Déterminé à entraîner le pays dans l’abîme, le gouvernement fuit la solution. Il ignore les demandes de la société et ne cherche qu’à se maintenir en vie. »
« Nous continuerons à crier haut et fort et à souligner tout ce qu’ils ne veulent pas entendre, a martelé l’homme politique. Les médias turcs refusent de couvrir les actions contre l’isolement. Mais cela ne nous empêchera pas de poursuivre nos activités partout. Nous ne cesserons pas ces actions jusqu’à ce que le gouvernement AKP mette l’isolement à l’ordre du jour et entame un processus de dialogue avec M. Öcalan ; jusqu’à ce que la liberté physique de M. Öcalan soit assurée. »
Un cri de paix au monde depuis Amed
M. Gündüz a appelé à participer au rassemblement prévu le 13 octobre dans la capitale kurde : « Nous défendons la liberté contre l’isolement, le dialogue contre l’isolement, la solution contre l’isolement. Il y a des centaines de prisonniers malades dans les prisons. Il y a des prisonniers dont la libération est reportée alors qu’ils ont purgé leur peine. Nous demandons la libération de tous les prisonniers malades, de tous nos amis retenus en otage. Nous exigeons qu’il soit mis fin immédiatement à l’isolement d’Abdullah Öcalan. Tout notre peuple est invité à notre rassemblement à Amed, où nous crierons ensemble ces exigences. À Amed, notre peuple tout entier doit exiger la liberté et le dialogue; il doit élever la voix pour la paix. Notre cri atteindra le monde depuis Amed. »