Kasım Karataş (60 ans) et Osman Kilavuz (49 ans), détenus depuis 30 ans dans la prison de haute sécurité de type F de Tekirdağ, devront patienter encore 3 mois avant de recouvrer leur liberté, sous prétexte qu’ils n’ont exprimé « aucun remords ».

Kasım Karataş a été jugé par la 8ème chambre de la Cour d’assises d’İzmir et condamné à la réclusion à perpétuité le 4 septembre 1993 pour « séparatisme ». Au cours de sa peine, il a été transféré entre plusieurs établissements pénitentiaires. Initialement prévue pour le 2 août 2023, sa libération a été repoussée suite à une décision prise sur la base d’un rapport élaboré par la direction et le conseil de surveillance de l’établissement pénitentiaire.

Le conseil a souligné que M. Karataş « n’a pas respecté les règles, a refusé de participer à des activités de groupe, n’a pas témoigné de remords, n’a pas coopéré avec le personnel lors des fouilles, n’a pas exercé ses droits de manière « responsable » pendant sa détention, a été sanctionné à plusieurs reprises et ne s’est pas montré « enclin » à se réinsérer dans la société ».

M. Karataş, dont le nom figure sur la liste des détenus malades de l’Association des droits de l’homme (IHD), a subi une intervention cardiaque en 2016 et souffre également de problèmes d’estomac, en plus de ses affections chroniques telles que le diabète et l’hypertension.

Quant à Osman Kilavuz, également incarcéré dans la même prison, il a été jugé par la 5ème chambre de la Cour d’assises de Diyarbakır et condamné à la réclusion à perpétuité le 25 août 1993 pour « séparatisme ». Il a été détenu dans plusieurs prisons avant Tekirdağ.

La libération de M. Kilavuz a également été reportée de 3 mois pour les mêmes raisons, car il n’a pas « exprimé de remords ».

Les avocats de M. Karataş et M. Kilavuz ont l’intention de faire appel de cette décision.

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