Des milliers de kurdes ont défilé ce samedi dans les rues de la capitale suédoise afin de protester contre le mémorandum conclu entre la Turquie, la Suède et la Finlande dans le cadre du sommet de l’OTAN à Madrid.
« Non à la politique de chantage d’Erdogan », pouvait-on lire sur une grande banderole déployée par les manifestants à l’avant du cortège.
Des manifestants « très en colère, mais une manifestation très encadrée », a pu constater un correspondant de l’agence de presse Firat News (ANF) qui couvrait l’action organisée par le Centre démocratique kurde de Suède.
Beaucoup de personnalités politiques kurdes et suédoises, comme le coprésident du Congrès National du Kurdistan (KNK) Ahmet Karamus, et les députés suédois Aminah Kakabaveh et Daniel Riazat ont participé à la marche.
« Les Kurdes ont fait preuve d’une résistance unique contre l’Etat islamique. Ils ont résisté pour le monde entier. Mais ces négociations entre la Suède et la Turquie sont une grande honte (…) Les Kurdes ne vous demandent pas de ne pas adhérer à l’OTAN, ils vous demandent de ne pas nous utiliser dans vos propres négociations. La Suède fait le contraire de ce qu’elle a promis aux Kurdes », a déclaré la parlementaire indépendante suédoise d’origine kurde Aminah Kakabaveh.
« La Première ministre Magdelena Anderson et la ministre des Affaires étrangères Ann Linde parlent de démocratie et de droits de l’homme dans chacun de leur discours, mais au final, elles se permettent de passer un accord au détriment des Kurdes avec la Turquie qui se nourrit du sang des Kurdes et qui n’a absolument rien à voir avec les droits humains. On ne peut qualifier les Kurdes de terroristes parce que la Turquie le veut », a déclaré à son tour le coprésident du KNK, M. Ahmet Karamus.
Le parlementaire du Parti de gauche, Daniel Riazat, a déclaré, quant a lui, que le maintien du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) sur la liste des organisations terroristes était illégal. « En tant qu’internationaliste, je suis du côté du peuple kurde en lutte », a-t-il poursuivi. Et d’ajouter: « Les négociations du gouvernement avec la Turquie sont mortelles pour les Kurdes. L’embargo sur les armes à destination de la Turquie n’aurait jamais dû être levé. »
Le slogan « Erdogan assassin » a souvent été scandé lors de la manifestation. En marge de l’action, des signatures ont été récoltées pour que le PKK soit retiré de la liste des organisations terroristes de l’UE.