Tarık Ziya Ekinci, éminent médecin, politicien, écrivain et défenseur des droits humains, est décédé, laissant derrière lui un riche héritage de lutte pour la liberté, la démocratie et l’égalité. Né en 1925 dans la ville de Lice, dans la province de Diyarbakır, Ekinci a consacré sa vie à la justice sociale et aux droits des opprimés.

M. Ekinci a terminé ses études secondaires à Diyarbakır avant de poursuivre des études de médecine à la faculté de médecine de l’Université d’Istanbul, dont il est sorti diplômé en 1949. Il est devenu spécialiste des maladies internes en 1957 et s’est installé à Diyarbakır pour exercer sa profession.

En plus de son engagement médical, Ekinci a activement participé à la vie politique de la Turquie. Après une brève affiliation au Parti Républicain du Peuple (CHP) en 1957, il a rejoint le Parti des Travailleurs de Turquie (TİP) après le coup d’État de 1960. En 1965, il a été élu député de Diyarbakır sous l’étiquette du TİP, devenant une figure influente de la gauche en Turquie.

Son engagement politique ne s’est pas limité aux murs du Parlement. M. Ekinci a joué un rôle clé dans la fondation des Devrimci Doğu Kültür Ocakları (DDKO) à Diyarbakır en 1970, un mouvement important dans l’organisation de la jeunesse de gauche. Cependant, son militantisme lui a valu des persécutions : il a été emprisonné à plusieurs reprises, notamment après le coup d’État militaire de 1971, où il a été accusé de « propagande pour le communisme et le séparatisme kurde ». Condamné à trois ans de prison, il a ensuite été de nouveau arrêté à cinq reprises après le coup d’État de 1980.

Face à ces persécutions, Ekinci a été contraint de s’exiler à Paris, où il a exercé la médecine jusqu’en 1989. Après son retour en Turquie, il a continué à s’engager en faveur des droits humains et à participer aux débats politiques et sociaux du pays.

Le décès de Tarık Ziya Ekinci marque la fin d’une époque pour ceux qui luttent pour la démocratie et l’égalité en Turquie. Il laisse derrière lui un héritage de courage, de détermination et de dévouement pour une société plus juste. L’Ordre des Médecins d’Istanbul a exprimé sa profonde tristesse à l’annonce de son décès, en soulignant sa contribution inestimable tant dans le domaine de la santé que dans la lutte pour les droits humains.

Tarık Ziya Ekinci reste une figure emblématique de la résistance contre l’injustice et continue d’inspirer les générations futures dans leur quête d’un monde plus équitable.

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