Le Bureau de la protection de l’enfance de Girê Spî a documenté de nombreux crimes commis contre les enfants par les forces d’occupation turques et leurs mercenaires djihadistes, dans la zone frontalière s’étendant de Aïn Issa à Girê Spî (Tall Abyad), au nord de la Syrie.
L’armée turque et ses mercenaires continuent de bombarder de façon quasi-quotidienne la zone frontalière située entre Aïn Issa et Girê Spî, cette dernière ville étant occupée par la Turquie depuis octobre 2019. Les attaques contre les zones gérées par l’Administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES) ont entraîné beaucoup de pertes de vies humaines et des dommages matériels considérables.
Depuis l’occupation de Girê Spî le 9 octobre 2019, les tirs d’artillerie visant le nord et l’est de la Syrie n’ont pas cessé. De nombreux civils, dont des enfants, des femmes et des personnes âgées, ont été tués dans les bombardements turcs. Le nombre de victimes civiles s’élève aujourd’hui à 56.
Le Bureau de la protection de l’enfance de Girê Spî a recensé les crimes commis par l’armée turque et ses mercenaires dans les villages de Girê Spî et d’Aïn Issa. Il soumet régulièrement ses rapports aux institutions internationales compétentes. Selon le dernier rapport du Bureau, près de 9 enfants ont été tués et 24 autres blessés dans les attaques incessantes.
Certains enfants ont dû être amputés suite aux attaques. C’est le cas de Mueyed Ali El-Ehmed et de son cousin Udey Ismail du village d’El-Ehmêr (à 20 km à l’ouest d’Aïn Issa), blessés dans un bombardement turc.
« Nous avons signalé des crimes contre des dizaines d’enfants à la suite du pilonnage continu des forces d’occupation turques à Girê Spi et Aïn Issa. La plupart des cas que nous avons rapportés peuvent être qualifiés de crimes de guerre. Des dizaines d’enfants ont été tués. Plusieurs enfants blessés par des restes explosifs de munitions ont été handicapés à vie », a déclaré Fadiye Sherif, coprésidente du Bureau de la protection de l’enfance de Girê Spî.
Mme Sherif a appelé la communauté internationale et les organisations de défense des droits humains à intervenir et condamner l’État turc et ses mercenaires.
En plus des crimes mentionnés ci-dessus, les enfants sont privés de leurs droits, notamment du droit à l’éducation. Environ 5 000 enfants ont vu leur scolarité interrompue après que l’armée turque et ses mercenaires aient bombardé leurs quartiers ou villages. Selon le comité de l’éducation de Girê Spî, 23 écoles de la région ont été fermées en raison des agressions militaires de la Turquie.