Le 06 juillet, cela fera 14 jours que le DEDAS, l’EDF turc, a coupé l’électricité dans neuf villages de la province de Batman (Kozluk).
Alors que l’été les températures atteignent les quarante degrés dans cette région, tout particulièrement en cette année de sécheresse, des milliers d’habitant.es se retrouvent ainsi privé.es d’eau potable, les pompes ne fonctionnant plus. Le muhtar des villages de Alaca et Kesiktaş rapporte devoir aller chercher de l’eau par ses propres moyens au barrage le plus proche, distant de 6km. Cette eau stagnante n’est elle même de mauvaise qualité. Ayşe Acar Başaran, député HDP de Batman et avocate, écrit : « Il n’y a pas d’eau dans les villages de Batman pendant des jours dans la chaleur de l’été, dans des conditions de pandémie. Des maladies causées par le manque d’accès à l’eau potable ont commencé à apparaître. Pour le moins, c’est de la cruauté, ce manque de scrupules met en danger la santé du peuple. »
Pour protester, un hashtag a été lancé sur twitter : #BinlerceİnsanSusuz La population en appel au soutien de tous les partis d’opposition.
Que cette crise de l’eau intervienne dans la région de Batman a de quoi rendre amer, alors même que l’Etat turc a construit de grands barrages au prétexte d’améliorer la production électrique, dont celui d’Ilisu qui a provoqué la disparition sous les eaux de la ville millénaire d’Hasankeyf en 2020. L’absence de réaction des autorités est significative du traitement différencié des régions kurdes, soumis à une politique raciste systémique de la part de l’Etat turc.
Par Zozan Laylek