Le député DEM Ömer Öcalan et l'avocat Özgür Faik Erol ont tenu mercredi une conférence de presse au Conseil de l’Europe
Conférence de presse au Conseil de l'Europe, le 17 avril 2024

Le député DEM Ömer Öcalan et l’avocat Özgür Faik Erol ont tenu mercredi une conférence de presse au Conseil de l’Europe sur l’isolement carcéral du leader kurde Abdullah Öcalan.

Le député DEM (Parti de la Démocratie et de l’Égalité des Peuples) Ömer Öcalan et l’avocat Özgür Faik Erol étaient à Strasbourg hier pour des entretiens avec les institutions européennes. Avant de rencontrer des représentants du Comité contre la torture (CPT), ils ont présenté leurs demandes lors d’une conférence de presse au Conseil de l’Europe à Strasbourg.

La conférence de presse modérée par l’académicienne Sarah Glynn s’est déroulée avec la participation de l’homme politique kurde Ömer Öcalan, député au Parlement turc et neveu du fondateur du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) Abdullah Öcalan, l’avocat du cabinet juridique Asrin, Özgür Faik Erol, qui représente Abdullah Öcalan depuis 17 ans, et le député chypriote Constantinos Efstathiou, également membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.

M. Erol a décrit les conditions d’isolement d’Abdullah Öcalan dans la prison insulaire turque d’Imrali en Turquie, déclarant que l’équipe d’avocats du leader kurde n’avait pu le rencontrer depuis 2019. « Il est complètement isolé, soumis à une interdiction totale de communiquer », a expliqué l’avocat, ajoutant que depuis quatre ans, les visites de la famille n’étaient pas non plus autorisées.

« Nous savons très bien que cet isolement n’a aucun fondement juridique. Nous savons également qu’il repose sur une décision politique et administrative », a déclaré Erol. Selon lui, l’isolement est dirigé contre une solution démocratique et politique à la question kurde. « Imrali est le point de départ de la pratique turque consistant à ne pas reconnaître les arrêts de la Cour européenne des droits de l’homme », a souligné Erol, rappelant que l’invitation de la CEDH à mettre en place un mécanisme de libération conditionnelle n’avait pas été suivie d’effet. « Imrali est un trou noir juridique, a-t-il dit, et le silence de l’Europe sur ce sujet a conduit à l’amplification de ces pratiques en Turquie. »

Le député DEM Ömer Öcalan a déclaré qu’il y avait de nombreux problèmes juridiques et politiques en Turquie et que les prisons étaient au centre de ces problèmes : « En Turquie, les mesures arbitraires ont remplacé la loi ». Il a rappelé qu’Abdullah Öcalan et ses trois codétenus, Ömer Hayri Konar, Hamili Yıldırım et Veysi Aktaş, n’avaient pas donné signe de vie depuis plus de trois ans. Et de poursuivre: « Notre appel s’adresse aux organisations internationales, aux institutions des droits de l’homme, au Conseil de l’Europe, au Parlement européen et à la Cour européenne des droits de l’homme : ils peuvent mettre fin à l’arbitraire d’Imrali. La mission principale de ces institutions est de défendre les droits de l’homme et de s’engager contre l’injustice. Ces valeurs sont également celles de l’Europe. Je demande que les institutions européennes compétentes assument à ce stade leurs responsabilités dans les relations avec la Turquie ».

Le député chypriote Constantinos Efstathiou a déclaré que la Turquie faisait partie des pays qui infligeaient les plus mauvais traitements aux prisonniers politiques. Abdullah Öcalan est « en isolement depuis de nombreuses années. Nous ne pouvons obtenir aucune information sur son état et sa santé ». Efstathiou a cité des données sur les violations des droits dans les prisons turques et a demandé que l’Europe prenne position à ce sujet et fasse pression sur la Turquie.

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