Talha Kaya, ancien président du bureau du Parti pour la Paix et la Démocratie à Dogubayazit, a été condamné à 1 an et 8 mois de prison pour avoir accroché une enseigne du parti écrite en kurde.
Les faits datent d’il y a 10 ans. En 2011, l’antenne locale du Parti pour la Paix et la Démocratie (BDP, dissout en 2014) dans le district de Dogubayazit, à Agri, avait accroché sur la façade de son bâtiment une enseigne du parti écrite en turc et en kurde. Après avoir sommé les dirigeants du parti de retirer la pancarte, la police l’avait saisie dans la nuit sur ordre du procureur de Dogubayazit, ce dernier ayant ouvert une enquête contre Talha Kaya, alors président du bureau local du BDP, pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste » et « résistance à la police ».
La condamnation est tombée 10 ans plus tard : considérant que l’écriture de l’enseigne en kurde constituait un acte de « propagande en faveur d’une organisation terroriste », le tribunal pénal de première instance de Dogubayazit a condamné Kaya à 1 an et 8 mois de prison.
Réagissant à cette décision, l’intéressé a déclaré qu’elle révélait l’approche de la justice turque envers la langue kurde. Bien décidé à faire appel de la condamnation, l’homme politique kurde a ajouté : « Nous allons récupérer notre panneau ! »