Le 13 novembre 1960, une tragédie a marqué à jamais la ville d’Amûdê, en Syrie, où 283 enfants kurdes ont péri dans un incendie au cinéma Şehrazad.
Cette catastrophe, survenue lors d’une projection de film, reste un événement douloureux dans la mémoire collective kurde.
L’incendie du cinéma Şehrazad s’est produit dans un contexte de tension politique sous le régime baasiste. Les écoliers avaient été contraints de regarder le film égyptien « L’esprit de minuit » (Chabah nisf al-layl), dans le cadre d’une « semaine de solidarité » avec l’Algérie. La salle, prévue pour 200 personnes, en accueillait plus de 400 ce jour fatidique.
L’origine de l’incendie reste incertaine. Certaines théories évoquent un acte délibéré de la part du régime, tandis que d’autres suggèrent un accident dû à une surchauffe du projecteur. L’absence d’enquête officielle et l’ignorance des mises en garde sur le risque d’incendie par les autorités alimentent encore aujourd’hui les spéculations.
Parmi les actes de bravoure ce jour-là, celui de Mohammad Saed Agha Daqqouri se distingue. Ce passant a sauvé entre 20 et 30 enfants avant de périr lui-même dans les flammes. Un monument, offert par l’Algérie et érigé dans le jardin Baxçê Pakrewan, commémore son acte héroïque.
Le témoignage de Reşîdê Fatê, un enfant survivant, évoque la terreur et la confusion de l’incident. Il décrit comment les enfants, pris de panique, ont tenté de fuir par les deux portes étroites du cinéma, aboutissant à une tragédie inimaginable.
Cet événement tragique continue d’éveiller les consciences et de rappeler l’importance de la mémoire collective dans la lutte pour la reconnaissance et la justice. Les souvenirs des enfants d’Amûdê demeurent un symbole poignant de la résilience kurde.