Cemil Bayık, coprésident du Conseil exécutif de l’Union des communautés du Kurdistan (KCK), s’est exprimé sur Stêrk TV pour analyser les récentes discussions concernant Abdullah Öcalan et les développements politiques qui ont suivi. Il a notamment souligné la nécessité de mettre fin à l’isolement imposé à Öcalan sur l’île d’Imralı et d’assurer des conditions propices à son rôle de leader.
« L’isolement doit cesser »
Bayık a dénoncé la poursuite de l’isolement d’Abdullah Öcalan, affirmant que cette situation empêche ce dernier de jouer pleinement son rôle. « Même si des délégations se sont rendues auprès du leader Apo, l’isolement n’a pas été levé et se poursuit. Ce traitement est ni éthique, ni juridique, ni humain », a-t-il déclaré. « Pour que leader Öcalan puisse assumer ses responsabilités, toutes les conditions nécessaires doivent être réunies. Cela implique la fin de son isolement absolu. »
Une solution en sept points
En évoquant la période critique que traverse la région, Cemil Bayık a rappelé que le manifeste en sept points présenté par Abdullah Öcalan constituait une feuille de route claire pour résoudre les problèmes. « Avec cette déclaration, le leader Apo a offert une bouffée d’air frais aux peuples concernés. Il appartient maintenant à l’État turc de clarifier ses positions. Sans démocratisation de la Turquie, ni la question kurde ni aucune autre ne pourront être résolues », a-t-il averti.
Selon Bayık, la réticence d’Ankara à démocratiser est directement liée à la question kurde. « Le gouvernement turc refuse de faire des pas en avant pour éviter que les Kurdes n’en bénéficient. Leur objectif est d’éliminer les Kurdes, et cette mentalité bloque toute solution. »
« La politique de négation et de destruction persiste »
Le coprésident du KCK a également déploré l’absence de communication entre le gouvernement turc et le PKK, tout en soulignant que la stratégie d’Ankara n’avait pas évolué. « Jusqu’à présent, nous n’avons reçu aucun message, ni de la part du leader Apo ni de l’État. Nous suivons la situation à travers les déclarations publiques. Toutefois, il est clair que l’État turc poursuit une guerre sans précédent contre notre mouvement et contre le peuple kurde », a-t-il affirmé.
« Aucun message transmis au PKK »
Bayık a confirmé qu’aucun message n’avait été adressé au PKK et que la situation restait inchangée. « Le gouvernement turc continue ses attaques, et nous poursuivons notre lutte en conséquence. Tant que les conditions sur l’île d’Imralı ne changeront pas, notre combat se poursuivra. »
« Le langage de l’AKP ne favorise pas la paix »
Revenant sur les visites de la délégation d’Imralı aux partis politiques turcs après leur rencontre avec Öcalan le 28 décembre, Bayık a salué les réactions positives de certains partis aux messages du leader kurde. Cependant, il a critiqué le discours belliqueux du gouvernement AKP. « Leur langage, fait de menaces et d’insultes, ne sert en rien la paix. Ils insultent à la fois Önder Apo, le PKK et le peuple kurde », a-t-il déploré.
Bayık a conclu en avertissant le gouvernement d’Ankara de ne pas sous-estimer le PKK : « Aujourd’hui, le PKK et les Kurdes sont plus forts que jamais. Si la Turquie refuse de résoudre ce conflit, le PKK dispose de nombreuses alternatives puissantes. Ce n’est pas le PKK qui est acculé, mais bien l’État turc. Il est temps que ce dernier agisse avec responsabilité. »