Des images divulguées par des sources de sécurité du camp d’Al-Hol, dans le nord-est de la Syrie, montrent des femmes de l’EI donner des formations à la guerre à des enfants.
De nouvelles images fournies par des sources de sécurité du camp de réfugiés d’Al-Hol, dans la région de Hassaké, montrent que les enfants reçoivent des formations à la guerre dans cet immense camp du nord-est de la Syrie qui abrite principalement des familles de djihadistes de l’État islamique (EI)
Les images ont été tournées dans la section Muhajirat (Immigrées) du camp, où sont détenues les femmes étrangères et leurs enfants. On y voit une femme debout parler en russe dans une tente où est en tendu le drapeau de l’EI à plusieurs endroits. Une autre femme qu’on ne voit pas intervient également. Des jeunes filles tout vêtues de noir écoutent les femmes en question, rassemblées autour d’un tapis recouvert de nourriture.
Selon les informations communiquées par les sources de sécurité, les deux femmes sont en train de présenter une formation à la guerre composée de cinq étapes.
Les sources de sécurité affirment que les femmes du camp ont des liens directs avec le « Comité de direction » basé dans les zones du nord de la Syrie occupées par la Turquie.
CERTAINS ENFANTS REMIS À LEUR PAYS D’ORIGINE
L’administration autonome du Nord et de l’Est de la Syrie (AANES) a mis en place des centres de réhabilitation pour les enfants de l’EI et renvoyé certains d’entre eux dans leur pays d’origine. Cependant, beaucoup d’enfants n’ont pas été rapatriés et vivent dans un environnement qui promeut l’extrémisme religieux, s’inquiète l’administration autonome.
Bien que l’administration autonome mette sans cesse en garde contre le danger que représente le camp, la communauté internationale continue d’ignorer la question. Plus de 50 pays refusent le rapatriement des membres de l’organisation djihadiste. Cette situation pourrait mettre la région en péril.
LE CAMP D’AL-HOL, CAPITALE OCCULTE DE L’EI
Selon le dernier recensement de population, le camp d’Al-Hol abrite 29 142 réfugiés d’Irak, 18 903 de Syrie et 8 109 membres de l’État islamique, soit une population totale de pas moins de 56 000 personnes, dont une majorité d’enfants.
Malgré les opérations régulièrement menées par les forces de sécurité dans le camp, des cellules de l’EI continuent de se développer parmi les épouses des djihadistes. Celles-ci ont établi des structures telles que la « police religieuse » (Hisba) qui mène des expéditions punitives contre les personnes dont le mode de vie est jugé contraire aux préceptes de l’organisation terroriste.
En 2021, il y a eu au moins 126 meurtres dans le camp, la plupart des victimes étant des réfugiés irakiens et des transfuges de l’EI. L’augmentation de la radicalisation au sein du camp conduit certains analystes à le qualifier de capitale occulte de l’EI.
Situé à une quarantaine de kilomètres au sud-est du canton de Hassaké, non loin de la frontière irakienne, Al-Hol est le plus grand camp du nord de la Syrie. Il a été créé en 1991, pendant la Seconde Guerre du Golfe, par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Après avoir été fermé un certain temps, le camp a été rouvert pendant la guerre en Irak en 2003. Depuis l’effondrement du régime territorial de l’EI défait par les Forces démocratiques syriennes (FDS) en mars 2019, le camp, qui abrite principalement des femmes et des enfants de djihadistes, est considéré comme une bombe à retardement et un terrain fertile pour l’EI.