L’Ordre des avocats d’Amed, l’Association des droits de l’homme (İHD) et l’Association des juristes pour la liberté (ÖHD) ont dénoncé une recrudescence des cas de torture policière lors d’une conférence de presse organisée au sein de la salle Tahir Elçi de l’Ordre des avocats d’Amed.
Lors de cette réunion, Serhat Kayaoğlu, président de la Commission pour la prévention de la torture du Centre des droits de l’homme de l’Ordre des avocats d’Amed, a rappelé :
« Aucun contexte, qu’il s’agisse de guerre, de crise politique ou d’état d’urgence (OHAL), ne saurait justifier la pratique de la torture. »
Des interventions policières disproportionnées
Kayaoğlu a attiré l’attention sur les violences policières survenues lors des récentes manifestations au Kurdistan :
« Les citoyens participant à des rassemblements ou marches de protestation ont été confrontés à des interventions excessives des forces de l’ordre. Ces interventions incluent l’utilisation de gaz lacrymogène, de balles en caoutchouc, de canons à eau, ainsi que des actes de torture et mauvais traitements tels que des menottes serrées dans le dos, des chansons nationalistes diffusées dans les véhicules de police, le refus de nourriture et d’eau, et des violences physiques. »
Des abus signalés dans les prisons
Kayaoğlu a également évoqué des cas de torture signalés au sein de la prison de haute sécurité n°2 de Diyarbakır le 23 décembre 2024 :
« Des prisonniers ont rapporté avoir été soumis à des actes de torture, de menaces et d’insultes sous prétexte de fouilles de leurs cellules. Bien que ces prisonniers aient demandé un rapport médical prouvant les violences, ils n’ont été conduits qu’à l’infirmerie de la prison, où aucun rapport sur les coups et contraintes physiques n’a été rédigé. Pire encore, ces détenus ont fait l’objet de deux enquêtes disciplinaires distinctes après avoir dénoncé les tortures subies. »
Des violences dans la vie quotidienne
Un autre incident, survenu le 21 décembre 2024 dans le quartier de Rezan (Bağlar) à Amed, a été évoqué :
« Une famille, comprenant des femmes et des enfants, a été arrêtée sous prétexte d’un contrôle de routine. Les membres de cette famille ont été soumis à des violences verbales et physiques, avant d’être placés en détention. Ils ont été menottés dans le dos et retenus dans un véhicule de police. »
Un appel à la vigilance
Les organisations de défense des droits humains et des avocats appellent à une mobilisation urgente contre ces pratiques, affirmant que ces actes violent gravement les droits fondamentaux et constituent des abus intolérables de la part des autorités.