Dans une émission diffusée lundi 10 décembre sur la chaîne de télévision publique turque TRT, le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé que la Turquie mènerait des « activités d’exploration conjointes » avec la Libye, au large de Chypre.
Fayez al-Sarraj, chef du Gouvernement libyen d’union nationale (GNA) formé sous l’égide de l’ONU, et Recep Tayyip Erdogan ont conclu le 27 novembre dernier un accord sur le forage de gaz naturel, accord visant, selon Ankara, à « défendre ses droits dans la région », ce qui a provoqué la colère de la Grèce.
« Avec cet accord, nous avons étendu au maximum l’espace sur lequel nous avons autorité. Nous pouvons y mener des activités d’exploration conjointes et aucun autre acteur international ne pourra, sans autorisation préalable, mener d’opérations d’exploration dans les zones couvertes par cet accord. Chypre, l’Egypte, la Grèce et Israël ne peuvent pas construire de pipeline pour le transport de gaz sans avoir d’abord obtenu la permission de la Turquie », a déclaré Erdogan.
Les tensions étaient déjà très vives entre la Grèce et la Turquie en raison des explorations gazières turques dans l’est de la Méditerranée, au large de l’île divisée de Chypre. L’Union européenne a annoncé des sanctions à l’encontre de la Turquie au cas où celle-ci ne renoncerait pas à ses activités de forage.
Après avoir expulsé vendredi dernier l’ambassadeur de Libye, le gouvernement grec a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à dénoncer cet « accord de coopération militaire », soulignant que celui-ci avait pour but de « détruire la paix et la sécurité dans la région ».