Plus de soixante-dix intellectuels du Sud-Kurdistan appellent, dans une lettre ouverte, les États-Unis à retirer le PKK de leur liste des organisations terroristes.
Drapeau du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) lors du Newroz à Amed (Diyarbakir).

Plus de soixante-dix intellectuels du Sud-Kurdistan appellent, dans une lettre ouverte, les États-Unis à retirer le PKK de leur liste des organisations terroristes. 

Déclarant que le maintien du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) sur la liste des organisations terroristes constitue une légitimation de la politique de guerre antikurde d’Ankara, un groupe d’intellectuels du Sud-Kurdistan (Irak) a demandé au États-Unis de retirer l’organisation de sa liste noire.

« De nombreux États et factions politiques/armées figurent sur la « liste noire » américaine ; les États-Unis utilisent cette liste pour punir ces acteurs qui se livrent à des actes terroristes contre les intérêts américains ». Cependant, poursuit la lette, « les États-Unis ont inscrit le PKK sur la liste des organisations terroristes le 8 octobre 1997, sans aucune preuve que le PKK ait jamais commis d’acte violent contre les intérêts américains, ni où que ce soit dans le monde. Les États-Unis ont mis le PKK sur la liste noire uniquement pour apaiser la Turquie. Dans sa Constitution, la Turquie nie toujours l’existence de plus de 25 millions de Kurdes et de millions d’autres ethnies non turques en déclarant que tous ceux qui détiennent la citoyenneté turque sont des « Turcs » et non des citoyens turcs. »

La lettre continue ainsi : « Sous la direction de Recep Tayyip Erdogan, la Turquie est devenue un État qui soutient des groupes terroristes tels que l’État islamique (EI), Ahrar Alsham, Alnusra et d’autres groupes terroristes. Erdogan a utilisé ces groupes en Libye pour ses ambitions expansionnistes et contre les Kurdes, alliés des Etats-Unis, qui ont combattu aux côtés des forces américaines pour vaincre l’EI en Syrie.

Le PKK se bat pour les droits kurdes donnés par Dieu, dont l’existence a été niée par la Constitution raciste turque. Le PKK a lutté pour mettre fin à l’agression turque et arrêter la politique raciste de la Turquie contre les Kurdes. »

Les intellectuels ont rappelé que le 3 juillet 2019, Cemil Bayik, un membre dirigeant du PKK avait, dans une une interview donnée au journal Washington Post, attiré l’attention sur les multiples cessez-le-feu décidés par Abdullah Ocalan, fondateur et leader du PKK, pour chercher une solution politique et pacifique au conflit turco-kurde. Cependant, ont-ils souligné, « à chaque fois, la Turquie a rejeté les gestes de bonne volonté des Kurdes et poursuivi sa guerre sanglante. »

Et d’ajouter : « Pour mettre fin à cette situation sanglante, nous implorons les États-Unis de radier le PKK de la liste des organisations terroristes. 

En conclusion, les signataires ont demandé que « les États-Unis servent d’intermédiaires honnêtes entre les Turcs et les Kurdes pour libérer Abdullah Ocalan, et favoriser une solution politique permanente qui mette fin à ce long conflit sanglant », ajoutant que « le maintien du PKK sur la liste des organisations terroristes ne fait que légitimer l’oppression turque contre les Kurdes ».

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