Le monde intellectuel et politique a perdu une figure emblématique avec le décès d'Antonio Negri, philosophe et politologue italien, à l'âge de 90 ans.

Le monde intellectuel et politique a perdu une figure emblématique avec le décès d’Antonio Negri, philosophe et politologue italien, à l’âge de 90 ans.

La triste nouvelle a été partagée par sa fille Anna Negri sur Instagram.

Le Conseil exécutif du Congrès national du Kurdistan (KNK) a exprimé ses condoléances, soulignant les liens étroits de Negri avec le peuple kurde. « Toni Negri, un ami proche des Kurdes, nous manquera profondément. Il a joué un rôle crucial dans le soutien à la cause du Mouvement de libération du Kurdistan », a déclaré un représentant du KNK.

Negri, connu pour sa passion pour les écrits d’Abdullah Öcalan, dirigeant kurde, l’a souvent comparé à Antonio Gramsci. Le KNK a rendu hommage à Negri en soulignant son impact global et en présentant ses condoléances à sa famille, ses collègues et amis.

Un Parcours Remarquable

Né le 1er août 1933 à Padoue, Italie, Negri a d’abord rejoint le mouvement « Gioventú Italiana di Azione Cattolica » avant de s’engager dans le Parti socialiste italien en 1956. Diplômé en sciences politiques de l’Université de Padoue, il devient plus tard professeur des Doctrines de l’État.

Son parcours politique est marqué par la fondation de « Potere Operaio » en 1969 et son engagement dans « Autonomia Operai Organizzata ». En 1979, il est arrêté pour ses liens présumés avec les Brigades rouges et accusé dans l’affaire Aldo Moro. Bien que plus tard acquitté de certaines charges, il est condamné à 30 ans de prison, peine réduite après son élection au Parlement italien et son exil en France.

À Paris, Negri collabore avec des penseurs comme Alain Badiou et Gilles Deleuze et rencontre Michael Hardt, avec qui il écrit plusieurs œuvres influentes. Leur livre « Empire », publié en 2000, devient un best-seller international, analysant la souveraineté mondiale post-Seconde Guerre mondiale et ses implications pour la lutte des classes.

Une Voix pour la Liberté et la Justice

Negri n’a jamais cessé de défendre la liberté et la justice, en particulier pour le peuple kurde. Sa critique de l’emprisonnement d’Öcalan et de la répression du peuple kurde par l’État turc, en particulier dans le nord et l’est de la Syrie, a été un élément central de son activisme.

En 1997, Negri retourne volontairement en Italie pour purger sa peine, avant d’être libéré en 2003. Sa contribution intellectuelle, notamment à travers sa collaboration avec Hardt, continue de résonner dans les débats contemporains sur la globalisation, la souveraineté et la lutte des classes.

Antonio Negri laisse derrière lui un héritage de pensée critique, de solidarité avec les opprimés et d’engagement envers les idéaux de liberté. Sa disparition marque la fin d’une ère, mais son œuvre et son esprit demeurent une source d’inspiration pour les générations futures.

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