Turquie : Le procès du JITEM se solde par des acquittements
Manifestation des Mères du Samedi, organisée par les défenseurs des droits de l’Homme et les familles de personnes disparues en détention est un exemple de désobéissance civile de long terme en Turquie.

L’affaire dite du JITEM* d’Ankara dans laquelle 19 personnes étaient poursuivies pour des disparitions forcées et des exécutions extra-judicaires commises dans les années 90, a débouché sur des acquittements.

L’audience de délibération dans l’affaire connue sous le nom de « JITEM d’Ankara » s’est tenue ce matin devant la 1ère Cour criminelle d’Ankara.

Begüm Erdoğan, fille de Namik Erdoğan, l’une des 19 victimes des disparitions forcées et exécutions extra-judiciaires survenues à Ankara dans les années 90, était à l’audience avec d’autres proches de victimes, ainsi qu’avec Pervin Buldan, Coprésidente du HDP, elle-même épouse d’une victime de ces crimes politiques.

Auncun des accusés n’était cependant présent à l’audience.

Considérant que Mahmut Yildirim, nom de code « Yesil » (le vert), était « fugitif », la Cour a décidé de disjoindre son dossier.

Tous les autres accusés, dont Mehmet Ağar, le ministre de l’intérieur de l’époque, ont été acquittés. Quant à Ahmet Demirel, décédé entre temps, les juges ont prononcé à son égard l’extinction de l’action publique.

Ignorant les objections des avocats des parties civiles et suivant la position du parquet, l’instance de jugement a motivé sa décision par la considération qu’il n’y avait « aucune preuve dans le dossier ».

Les proches des victimes ont réagi à la décision en disant : « Nous savons que justice ne peut être faite ici. Nous sommes convaincus que tous les accusés sont coupables. »

Le 20 décembre 2013, une procédure pénale avait été ouverte contre les auteurs d’assassinats d’hommes d’affaires et d’écrivains, majoritairement kurdes, survenus dans les années 1990.

L’acte d’accusation concernait les assassinats de Abdülmecit Baskın, Namık Erdoğan, Metin Vural, Recep Kuzucu, Behçet Cantürk, Savaş Buldan, Haci Karay, Adnan Yıldırım, İsmail Karaalioğlu, Yusuf Ekinci, Ömer Lutfi Topal, Hikmet Babataş, Medet Serhat, Feyzi Aslan, Lazem Esmaeılı, Asker Smıtko, Tarık Ümit, Salih Aslan et Faik Candan.

Les mis en examen étaient Mehmet Ağar, İbrahim Şahin, İbrahim Şahin, Korkut Eken, Ayhan Çarkın, Ayhan Akça, Ziya Bandırmalıoğlu, Ercan Ersoy, Ahmet Demirel, Ayhan Özkan, Seyfettin Lap, Enver Ulu, Uğur Şahin, Alper Tekdemir, Yusuf Yüksel, Abbas Semih Sueri, Lokman Külünk, Mahmut Yıldırım, Nurettin Güven, Muhsin Korman.

Ils étaient poursuivis pour « homicides dans le cadre des activités d’une organisation armée créée dans un but criminel »

* Le JITEM (Service de Renseignement et d’Antiterrorisme de la Gendarmerie turque), est une formation crée par l’Etat turc pour lutter contre le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Cette organisation clandestine s’est rendue coupable, dans les années 90, de plus de 1500 disparitions en garde à vue et 5000 exécutions extra-judiciaires.

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