En mai, s’ouvrira à Ankara le procès contre onze journalistes qui encourent jusqu’à 15 ans de prison pour avoir travaillé au sein de divers médias kurdes. Un procès qui figure l’état de la liberté de la presse en Turquie.
La Cour criminelle d’Ankara a jugé recevable l’acte d’accusation contre onze journalistes kurdes poursuivis en raison de leurs activités au sein de différents organes de presse. Le procès devrait commencer en mai prochain. L’acte d’accusation, dont la 4e chambre de la cour criminelle d’Ankara a accepté de se saisir jeudi, allègue la participation des intéressés a une organisation terroriste. Concrètement, ils sont accusés d’être membres du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), une incrimination pour laquelle ils encourent jusqu’à 15 ans de prison. La première audience du procès a été fixée au 16 mai 2023.
Neuf des accusés en détention depuis octobre
Les mis en cause, tous des professionnels de médias kurdes indépendants, avaient été arrêtés lors d’un raid policier dans la capitale kurde de Diyarbakir, le 25 octobre dernier. Depuis, neuf d’entre eux sont en détention. Parmi ceux-ci, se trouvent la rédactrice en chef et plusieurs journalistes de l’agence de presse Mezopotamya (MA), ainsi que deux journalistes de l’agence de presse féminine JinNews. Une demande de mise en liberté déposée jeudi par leurs avocats a été rejetée par la juridiction criminelle.
L’acte d’accusation établi par le parquet général d’Ankara se compose de 210 pages, qui contiennent principalement des articles publiés par MA, soit 149 documents au total. Douze pages sont consacrées au Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) et à l’Union des Communautés du Kurdistan (KCK). Des supports de stockage et des procès-verbaux d’écoutes figurent parmi les éléments de preuve. L’acte d’accusation mentionne en outre les déclarations d’un témoin anonyme qui se contente d’indiquer que les intéressés ont travaillé pour MA et JinNews.