Selon l’Observatoire syrien des Droits de l’Homme, les factions alliées de la Turquie tentent de forcer les habitants d’Afrin, en particulier les Kurdes, à quitter la région, dans le cadre de la campagne de changement démographique que les services de renseignements turcs (MIT) cherchent à mettre en œuvre.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a déclaré que les factions soutenues par la Turquie poursuivaient leurs exactions contre la population qui n’a pas encore fui la région occupée d’Afrin, au nord-ouest de la Syrie.
« Ces violations sont destinées à forcer les personnes qui sont restées à Afrin à quitter leur région, dans le cadre du changement démographique que les services de renseignement turcs cherchent à mettre en œuvre, dans le silence de la communauté internationale », a déclaré l’OSDH dans un communiqué publié le 3 janvier.
Les sources de l’OSDH ont notamment rapporté que l’une des factions qui contrôle le village d’Ahmad Mastah avait arrêté sept civils accusés d’être en contact avec leurs proches réfugiés dans la région de Shehba.
L’OSDH a noté par ailleurs que deux personnes précédemment arrêtées avaient été libérées après avoir payé une rançon.
Un homme a également été kidnappé par des membres d’une faction alliée de la Turquie, dans le village de Deir Sawwan rattaché au district de Sharran.
Des sources locales ont par ailleurs informé l’OSDH que des membres armés de la « Sécurité politique » avaient arrêté un civil du village de Mamulu, dans le district de Raju. Le civil a été arrêté dans son lieu de travail, au sein du Département des transports du Conseil civil d’Afrin. Il a été emmené vers une destination inconnue sans que les raisons de son arrestation soient révélées.
Dans ce même contexte, des membres armés soutenus par la Turquie ont arrêté deux ingénieurs et une femme.
Dans la ville de Sheikh Hadid, des membres armés affiliés à la faction « Liwaa Al-Waqqas » soutenue par la Turquie ont arrêté plus de dix jeunes hommes du village d’Anqalah et les ont emmenés vers une destination inconnue. Ils ont ensuite demandé à leurs familles de payer 10 000 Dollars pour chacun d’eux, en échange de leur libération.
L’OSDH a également appris que des hommes armés de la faction du Sultan Shah, connue sous le nom de « Al-Amshat », avaient imposé une redevance mensuelle de 1000 Livres syriennes par personne dans trois villages de Jaqla.
Pendant ce temps, la « Police Civile » soutenue par la Turquie a arrêté une famille (un homme, son épouse et sa mère) du village de Deir Sawwan, dans la ville de Sharran. Ils ont été emmenés dans une des prisons de la police civile à Sharran, sans que les motifs de leur arrestation soient connus.