L’armée turque et ses mercenaires djihadistes visent régulièrement les civils dans les territoires occupés du nord et de l’est de la Syrie. Il ne se passe quasiment pas un jour sans que des crimes soient signalés dans les régions kurdes d’Afrin, Serêkaniyê (Ras al-Aïn) et Girê Spî (tall Abyad).
Selon des sources locales, 8 civils ont été enlevés à Afrin, dans le village de Raco situé dans le district de Mabata. Les ravisseurs, des membres de la faction Jabhat al-Shamiya, un des groupes composant l’Armée nationale syrienne (ANS, une formation créée par la Turquie), ont exigé des familles des rançons contre leur libération.
Deux des victimes ont été libérées par la suite après paiement de la rançon, selon une information de l’agence de presse kurde ANHA.
En outre, une source du village de Meimila situé dans le même district a fait état de l’enlèvement de plusieurs civils par des mercenaires de la brigade turkmène Sultan Mehmed Fatih, également affiliée à l’ANS. Seules trois d’entre eux ont pu être identifiées.
Dimanche 7 juin, une jeune fille de 16 ans, Malak Nabih Khalil, a été retrouvée morte dans la région d’Azaz après avoir été enlevée le 23 mai par les mercenaires de la Brigade du Sultan Murad, dans un village d’Afrin.
Par ailleurs, des images publiées sur les réseaux sociaux fin mai ont révélé l’existence à Afrin d’un centre de torture dans lequel 11 femmes enlevées en 2018 avaient été soumises à des traitements inhumains pendant deux ans.
Afrin est sous occupation du régime turc et de ses alliés djihadistes depuis plus de deux ans maintenant. L’invasion d’Afrin par la Turquie a commencé le 20 janvier 2018, conduisant à l’occupation de l’ensemble de la ville le 18 mars suivant. Depuis, des crimes de guerre systématiques sont dénoncés par les organisations de défense des droits humains: enlèvements, pillages, viols, tortures, exécutions sommaires.
Les forces d’occupation contrôlées par Ankara utilisent les enlèvements pour extorquer des rançons. Cette méthode est devenue une source de revenus lucrative. À ce jour, au moins 500 cas de remise de rançon ont été signalés. Les milices soutenues par la Turquie exigent des rançons allant de 3 000 et 100 000 euros, selon les capacités financières des familles.