L'organisation des droits humains d’Afrin a annoncé que depuis l’occupation d’Afrin par la Turquie, 674 civils avaient été assassinés et 7 343 enlevés.
La ville Kurde d'Afrin, au nord de la Syrie, est occupée depuis mars 2018 par l'armée turque et ses mercenaires djihadistes alliés

L’organisation des droits humains d’Afrin a annoncé que depuis l’occupation d’Afrin par l’armée turque et ses mercenaires djihadistes alliés en mars 2018, 674 civils avaient été assassinés et 7 343 enlevés dans la ville kurde du nord de la Syrie.

L’Organisation des droits humains d’Afrin a publié un rapport sur les violations des droits de l’homme enregistrées dans la région occupée au cours des trois dernières années. Selon ce rapport rendu public dans le camp de Serdem, dans le canton de Shehba, 300 000 personnes ont été déplacées par les forces d’occupation, 674 civils ont été assassinés et 7 343 ont été kidnappés.

Nettoyage ethnique et politique d’assimilation

L’organisation de défense des droits humains a souligné que les noms des lieux et des villes de la région avaient été turcisés par les forces d’occupation, notant par ailleurs une modification profonde de la structure démographique par le biais de déplacements des populations locales et d’installations de populations venues d’autres régions. Par exemple, la place de la Liberté (Azadî en kurde) à Afrin a été rebaptisée place Atatürk, le point de passage de « Newroz » a été renommé « Saladin », et le point de passage « du Forgeron Kawa » est devenu « Rameau d’olivier » (du nom de l’opération turque d’invasion d’Afrin).

L’organisation des droits humains a relevé en outre que l’enseignement du turc était devenu obligatoire dans les écoles de la région et que les enfants devaient porter des uniformes estampillés du drapeau turc. Les citoyens syriens sont par ailleurs obligés de porter des cartes d’identité turques.

Massacres de civils et enlèvements

Selon le rapport, 7 343 civils ont été enlevés et le sort de la majorité d’entre eux reste inconnu. Le rapport indique aussi que 674 civils, dont 65 femmes, ont été assassinés par les forces d’occupation turques et leurs mercenaires alliés. 82 des victimes sont mortes sous la torture. 696 civils, dont 303 enfants et 213 femmes, ont été blessés dans des attaques des forces d’occupation. 2 017 personnes ont par ailleurs été blessées par des explosions de mines.

Destruction de l’environnement

Selon le rapport, 314 400 oliviers ont été abattus par les forces d’occupation et le bois a été vendu. De grandes surfaces agricoles ont été brûlées.

Des sites historiques ont également été attaqués. 75 sites archéologiques et historiques ont été pillés et 15 sites religieux endommagés par les milices. »

Bilan pour l’année 2020

L’organisation des droits humains d’Afrin a enregistré 58 assassinats commis par les forces d’occupation turques au cours de l’année 2020. 8 des victimes sont des femmes. 987 personnes, dont 92 femmes, ont par ailleurs été enlevées au cours de cette même année. 50 sites historiques ont été endommagés en 2020 et 72.000 oliviers ont été abattus sous prétexte de construire des routes. 250 maisons ont été confisquées par les milices qui y ont installé leurs propres familles. Le rapport relève par ailleurs que 170 personnes ont été tuées ou blessées par 39 explosions survenues au cours de l’année dernière.

L’organisation des droits humains d’Afrin a appelé les Nations unies, l’UNICEF et l’UNESCO à prendre des mesures contre l’État turc. En outre, elle a demandé aux organisations internationales de documenter les violations des droits survenues à Afrin et d’assurer le jugement des responsables.

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