Dans un message transmis par la délégation du DEM Parti, Abdullah Öcalan a souligné la nécessité d’un nouveau contrat fondé sur la fraternité entre les peuples kurd et turc.
Selon lui, ce n’est pas un simple conflit politique, mais un lien fraternel brisé qui doit être restauré à travers un profond changement de paradigme.
La délégation du Parti de l’égalité et de la démocratie des peuples (DEM Parti), composée de Pervin Buldan et Faik Özgür Erol, s’est rendue à la prison de haute sécurité de type F sur l’île d’Imralı pour rencontrer Abdullah Öcalan, leader historique du peuple kurde. À l’issue de cette visite, la délégation a rendu public un message écrit du dirigeant kurde, daté du 18 mai 2025.
« Un grand changement de paradigme est en cours »
Dans son message, Abdullah Öcalan affirme :
« Ce que nous faisons représente un grand changement de paradigme. La nature de la relation entre Turcs et Kurdes est totalement différente. Ce qui a été brisé, c’est le lien fraternel. »
S’exprimant sur la mémoire de Sırrı Süreyya Önder, figure emblématique du dialogue et de la paix récemment décédée, Öcalan a exprimé un profond regret :
« Le fait de ne pas avoir pu lui parler une dernière fois est resté comme un poids dans mon cœur. Il portait en lui une mémoire précieuse. Il faut la faire vivre. C’était un homme sage pour la Turquie. Nous ne permettrons pas que son absence se fasse sentir. »
« Nous réparons les ponts détruits »
Le leader kurde a poursuivi en décrivant l’état des relations entre les peuples :
« Les frères se disputent, mais l’un ne peut vivre sans l’autre. Nous nettoyons une à une les embûches, les mines et les pièges qui ont abîmé cette relation. Nous réparons les routes et les ponts détruits. »
Un message de reconnaissance aux intellectuels solidaires
Öcalan a également tenu à remercier les intellectuels internationaux qui ont exprimé leur soutien à la démarche de paix :
« Je remercie les intellectuels et penseurs qui, via notre délégation, m’ont adressé leurs messages de solidarité en lien avec le processus de paix et de fraternité que nous avons développé. Je pense notamment à Alain Badiou et Slavoj Žižek. Je souhaite que nous puissions nous retrouver dans des travaux socialistes et internationalistes communs. »
Ce message intervient à un moment décisif, alors que le PKK a annoncé début mai sa dissolution et la fin de sa lutte armée, dans le sillage de l’appel d’Öcalan lancé le 27 février dernier pour une société démocratique et pacifique.