Dans un message marquant la Journée internationale des femmes, Abdullah Öcalan, leader du mouvement kurde, a appelé à une société démocratique et égalitaire, insistant sur l'importance de la liberté des femmes dans la construction d'un monde plus juste.

Dans un message marquant la Journée internationale des femmes, Abdullah Öcalan, leader du mouvement kurde, a appelé à une société démocratique et égalitaire, insistant sur l’importance de la liberté des femmes dans la construction d’un monde plus juste.

Son message, lu lors d’un meeting à Amed (Diyarbakır) par l’avocate Suzan Akipa du cabinet juridique Asrın, souligne la place centrale des femmes dans les transformations sociales et politiques. Öcalan y défend une « révolution » féminine, affirmant que « sans la liberté des femmes, ni le socialisme ni la démocratie ne peuvent exister ».

Une critique de la domination patriarcale

Dans son message, Abdullah Öcalan revient sur les racines historiques de l’oppression des femmes, dénonçant la « culture du viol » et le système patriarcal qui ont été, selon lui, imposés à travers les siècles. Il réfère notamment à l’évolution des sociétés mésopotamiennes, expliquant comment le rôle de la femme est passé de celui de créatrice de culture et de langage à celui d’être asservi.

« La véritable société libre passe par la destruction des structures patriarcales », affirme-t-il, tout en appelant les femmes à combattre les « vestiges » de cette domination. À travers une « idéologie de libération féminine » en quatre étapes, il propose une approche pour surmonter les barrières culturelles, historiques et sociales.

Un appel à l’émancipation

Dénonçant les violences et inégalités encore largement présentes, Öcalan affirme que les femmes doivent mener un combat actif contre toutes les formes d’oppression : « L’essentiel est de lutter contre cette mentalité. La société dominée par les hommes continue à produire des violences, des abus et des féminicides. »

Reprenant les idées de Simone de Beauvoir, il insiste sur le fait que « l’on ne naît pas femme, on le devient », appelant à une prise de conscience collective. Il met aussi en garde contre l’instrumentalisation de l’amour et du mariage comme moyens de contrôle des femmes, soulignant les nombreux féminicides commis sous prétexte de passion amoureuse.

Une renaissance pour les femmes et la société

Öcalan considère que la révolution féminine est un « renouveau » essentiel non seulement pour les femmes mais pour l’ensemble de la société. Il appelle à une transformation profonde des structures sociales, où l’égalité des sexes deviendrait un pilier fondamental.

Concluant son message sur une note d’espoir, il salue « les femmes qui croient en une vie en commun et qui répondent à cet appel », rendant hommage aux figures emblématiques de la littérature et de l’histoire kurdes, Mem û Zîn et Derweşê Evdî.

Avec ce message, Öcalan réaffirme sa vision d’une société démocratique et délivrée des oppressions, plaçant la lutte des femmes au cœur de ce projet politique.

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