Chaque jour, les Kolbar traversent la zone frontalière montagneuse entre le sud, le nord et l’est du Kurdistan pour gagner leur vie. 59 d’entre eux ont trouvé la mort en 2024 dans ce travail périlleux, la plupart ont été abattus par des gardes-frontières iraniens.
Les meurtres commis contre les kolbar dans la zone frontalière kurde, au carrefour de l’Iran, de l’Irak et de la Turquie ont continué en 2024. Selon un rapport de l’ONG « Kolbarnews », au moins 59 porteurs de charge ont perdu la vie et 285 autres ont été blessés l’année dernière dans la région frontalière montagneuse qui divise les zones de peuplement kurdes entre Irak, Iran et Turquie . La plupart d’entre eux ont été exécutés par les gardes-frontières iraniens. D’autres décès sont survenus suite à des chutes, des explosions de mines, des engelures ou des noyades. Plus de 20 des Kolbar tués ou blessés avaient moins de 18 ans.
Porteurs de marchandises
Les Kolbar gagnent leur vie en transportant sur leur dos des marchandises allant des cigarettes aux matelas en passant par les téléviseurs, à travers les frontières périlleuses qui divisent le Kurdistan. Ils transportent jusqu’à 50 kilos à travers les cols et ne reçoivent qu’un salaire dérisoire. La vente des marchandises est assurée par les « kesibkar », qui voyagent de ville en ville pour trouver des acheteurs.
Au moins cent mille Kolbar au Rojhilat
La marche à travers les montagnes comporte de nombreux dangers. Outre les gardes-frontières iraniens qui les guettent et tirent sans sommation, les Kolbar passent par des chemins escarpés et impraticables, et il n’est pas rare que leurs itinéraires soient minés. Selon Kolbarnews, au moins cent mille Kurdes sont contraints d’exercer cette activité pour subvenir aux besoins de leur famille. La politique économique ciblée menée par le régime iranien a conduit à l’appauvrissement du Rojhilat (Kurdistan oriental) qui est de fait l’une des régions les plus pauvres du pays, avec un taux de chômage bien supérieur à la moyenne nationale.