4ème Festival international du film du Rojava

La quatrième édition du Festival du film du Rojava (Mihrîcana Fîlm a ROJAVA ya navnetewî) organisée par Komîna Fîlm A Rojava (la Commune du Film du Rojava) se tiendra du 13 au 19 novembre 2019.  Les candidatures seront recueillies à partir 8 septembre et jusqu’au 8 octobre.

Voici la présentation du festival par ses organisateurs :

La révolution du Rojava et le cinéma 

« Peu après le début de la guerre civile syrienne, l’enclave du Rojava au nord-est de la Syrie a mené une révolution qui a radicalement transformé les structures sociales et politiques de la région. Un système démocratique d’autogouvernance y a été mis en place à partir de 2013.

Profondément enraciné dans la souveraineté culturelle, les valeurs féministes et communales, ce projet politique a mis au défi le système patriarcal, donné de la voix aux minorités religieuses et ethniques, et inspiré l’ouverture d’espaces démocratiques locaux. Né dans ce contexte, le Festival international du film du Rojava embrasse les valeurs de la révolution. 

Des cinémas partout

Les manifestations culturelles et les expressions créatives dans leur ensemble ont connu d’énormes revers depuis le début de la guerre et ont été formellement interdites dans les zones contrôlées par l’Etat islamique. Cette année, nous déploierons des efforts particuliers pour mettre en place des écrans dans des zones qui n’ony jamais connu le cinéma. Les films seront traduits en kurmanji (principal dialecte du kurde, ndlr) et en arabe. Beaucoup d’enfants verront un film sur grand écran pour la première fois, notamment dans les camps de réfugiés. Le public trouvera un espace de loisir dans lequel il pourra développer sa pensée critique et son sens de l’art visuel, loin de la violence et des réalités des zones de guerre.

Obligations internationales

Le Rojava et l’Administration autonome du  Nord et de l’Est de la Syrie subissent un embargo imposé par les puissances environnantes, ce qui rend difficile toute connexion avec le monde. Pour contrer cet isolement, nous avons invité un groupe international représentant des institutions clés du monde du cinéma, dans le but de créer des liens et des synergies professionnels et de favoriser la circulation des idées et des projets dans les deux sens.

Un secteur du cinéma en croissance

Au Rojava, nous  construisons notre avenir à partir des ruines de la guerre et développons, région par région, notre propre système en partant de zéro. Des efforts énormes ont été déployés dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la défense, de l’économie, de la justice et de la culture. Nous pensons le cinéma comme un miroir qui reflète notre réalité. Cette année, au festival, nous organiserons des tables rondes sur la manière de jeter les bases de notre secteur du cinéma nouvellement créé. Nous tiendrons des conférences spécifiques sur l’éducation des professionnels du cinéma, la création publique, les systèmes de production, de coproduction, de distribution et de financement de films avec des experts locaux et internationaux.

13 novembre, une date historique

Le festival commence chaque année le 13 novembre, en hommage aux victimes de l’incendie d’un cinéma survenu ce même jour, en 1960, à Amûdê, et dans lequel 282 enfants ont péri lors de la projection d’un film sur la révolution algérienne. La projection avait été organisée par le gouvernement syrien, dans une salle qui n’était pas adaptée aux projections. Le gouvernement n’a jamais ouvert d’enquête pour faire la lumière sur cet événement. Cinquante ans plus tard, il est toujours interdit de commémorer publiquement les victimes de l’incendie. Cet événement tragique est resté dans l’esprit des habitants de cette région un exemple douloureux de la répression de la population kurde par l’État. En démarrant le festival à cette date précise, nous voulons commémorer cet événement tragique.

Le 3 novembre, les organisateurs du festival annonceront les films sélectionnés.

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