« L’obscurité de la prison était censée effacer de l’esprit le soleil et la lumière, mais j’ai été témoin de la croissance des aimants en noir et blanc dans l’obscurité et le silence ».
(….) Un jour, j’ai été stigmatisé comme « kouffar » parce qu’on m’a dit que j’étais en guerre contre « Allah ». Je veux que mon cœur soit donné à un enfant avec tout l’amour et la compassion qu’il contient. Peu importe d’où il vient ; un enfant sur les bancs de Kaaron, sur les pentes du Mont Sabalaan, sur les bords du Sahara oriental, ou en regardant le lever du soleil depuis les montagnes de Zagros. Tout ce que je veux, c’est savoir que mon cœur continuera de battre dans la poitrine d’un enfant. Peu importe la langue que vous parlez, laissez mon cœur batte dans la poitrine de quelqu’un d’autre ».
Avant l’exécution de ces cinq prisonniers politiques, une autre exécution a eu un impact énorme sur les gens : ce militant et réalisateur Ehsan Fetahiyan.
L’activiste kurde Fethahiyan a écrit une lettre le 11 novembre 2009, alors qu’il attendait son exécution à la prison Sine (Sanandaj).
Il a écrit :
« Je n’ai jamais eu peur de la mort. Je n’en ai pas peur aujourd’hui. Je sens la présence curieuse et honnête de la mort dans ma vie. Je veux toujours sentir son odeur. La mort est devenue la plus ancienne compagne de ce monde. Je ne veux pas parler de la mort ; je veux attirer l’attention sur les problèmes qui se cachent derrière elle. Si aujourd’hui c’est la punition pour ceux qui cherchent la liberté et la justice, comment peut-on craindre son propre destin ? Ceux d’entre nous qui sont condamnés à mort par » eux » sont seulement coupables d’avoir cherché à rendre ce monde meilleur et plus juste. Ont-ils conscience de cette action ? »