Trois années se sont écoulées depuis l’accord de Dolmabahçe mais son contenu n’a pas été appliqué. Depuis trois ans, ces terres ont connu beaucoup de souffrances. Avant d’en parler, pourriez-vous nous rappeler cette rencontre ?
Je pense que les évènements qui ont mené à l’organisation de ce sommet sont aussi importants que la rencontre en elle-même. Nous pouvons même dire qu’ils ont plus d’importance. Pensez-y, les négociations ont débuté en vue de résoudre un tel conflit, ce qui n’avait jamais eu lieu auparavant dans l’histoire de cette région.
La motivation fondamentale de ce « processus de paix » en Turquie, était relayé particulièrement par l’Etat, en tant que solution pour un arrêt des conflits et des bains de sang. Cette version des faits avait surpris de nombreux groupes qui étaient habitués aux reflexes historiques de la République. Malgré cela, les réductions dans le format et le contenu de ce qu’on appelle « la période de non-conflit » dans le processus de paix et cela étant poussé en tant que discussion technique/diplomatique ainsi que plus discuté que le contenu en lui-même ont prouvé l’intention et la volonté du pouvoir politique de déformer ce processus. Ils souhaitaient ignorer les aspects politiques, historiques et philosophiques de ce processus. Dans de telles conditions, en vue de changer la vision dominante de l’État, M. Öcalan a développé un programme conjoint et une présentation conjointe. Öcalan avait conscience qu’un chemin parcouru avec les erreurs du passé n’apporterait pas la paix et la démocratie, c’est pour cela qu’il insistait sur l’accord de Dolmabahçe. Ce qu’il essayait de faire, c’était de mener l’État à une ligne de gravité et de mettre fin aux spéculations. En tant que tel, le dilemme auquel l’État était confronté était le suivant : il ne pouvait plus poursuivre le chemin avec des actions et mots « vides » de sens. Après le processus et le gouvernement a choisi l’insouciance et la lâcheté de la guerre à nouveau, au lieu de choisir le courage pour la paix.
Mr. Öcalan a-t-il des analyses concernant la fin du processus et ses conséquences, qui n’ont pas été diffusées par les médias ? Comment M. Öcalan a-t-il jugé ces jours, représentaient-ils la fin ou le début du processus de paix ?
Il a décrit en détail tout ce qui pourrait arriver si le gouvernement et l’État ne prenaient pas les bonnes décisions à ce moment du processus. Pour résumer, il nous avait dit ce qui arriverait en Turquie et dans la région, depuis le processus jusqu’aujourd’hui. Tout ce qu’il nous a expliqué, a ensuite eu lieu et c’est toujours le cas aujourd’hui.
Le comité de l’AKP qui a participé au sommet de Dolmabahçe a été écarté de la politique et en tant que délégation du HDP vous avez subi beaucoup d’injustices.
Il y a une chose qu’il faut rappeler, c’est que Mr. Öcalan était celui qui a permis la réalisation de cette rencontre. Tant que M.Öcalan ne sera pas sur ces photos (des rencontres), cette crise se poursuivra. D’accord, c’est important que des personnes partent ou soient forcées de partir, mais cette photo est une page violemment pliée dans le livre de la paix. Quand la page se dépliera, nous verrons M. Öcalan au siège d’honneur. Nous le devons. L’État actuelle ne supportera pas une manœuvre moindre.