Chaque année, le 22 avril est célébré comme la Journée du journalisme kurde, une date qui symbolise l’engagement ininterrompu de la presse kurde dans la défense de la vérité, de la liberté et de la justice.
Cette commémoration marque l’anniversaire de la parution du tout premier journal en langue kurde, Kurdistan, publié le 22 avril 1898 au Caire par Mîqdat Mîdhed Bedirxan. Malgré l’exil et les conditions difficiles, ce journal a incarné les premiers pas d’un combat historique pour la reconnaissance, la dignité et l’émancipation du peuple kurde.
Depuis plus d’un siècle, la presse kurde a porté haut la voix d’un peuple souvent confronté à la négation, à la censure, à l’assimilation et à la violence d’État. Elle s’est construite dans la clandestinité, la répression et l’exil, mais n’a jamais cessé d’exister. Ce sont des générations entières de journalistes kurdes qui ont bravé les interdictions, défié les silences imposés et risqué leur vie pour transmettre la réalité de leur peuple.
L’histoire du journalisme kurde est aussi marquée par les sacrifices de nombreuses et nombreux journalistes tombés en accomplissant leur mission. À cette occasion, la mémoire de Dilîşan Îbiş, Cîhan Bîlgîn, Eylûl Nûhilat, Dilovan Gever, Meryem Mihemed (Agirî Yilmazê), Ahîn Fayiq Îbrahîm (Arîn Cûdî), Rîm Xoşman, Rohenda Efrîn, et de toutes les autres et autres journalistes tombés, est honorée avec respect et gratitude.
La voix de la presse libre kurde s’est notamment élevée en 1982 à travers Mazlum Doğan, dont la résistance dans les geôles turques a marqué le début d’une nouvelle ère pour le journalisme engagé. Depuis, cette presse s’est imposée comme un pilier du combat pour la liberté, un flambeau qui éclaire les chemins de l’émancipation.
Aujourd’hui encore, au Kurdistan comme en exil, des femmes et des hommes poursuivent cette mission avec courage et détermination. Leur engagement quotidien rappelle que le journalisme kurde ne se résume pas à une fonction d’information : il est un acte de résistance, un devoir de mémoire, un outil de libération.
Le 22 avril n’est pas simplement une journée de célébration. C’est une déclaration de fidélité à la vérité, un hommage aux voix réduites au silence, et une promesse que, malgré les ténèbres, la lumière continuera de jaillir de chaque mot écrit, de chaque vérité révélée.