15 conseillers municipaux élus dans trois districts d’Erzurum ont été destitués par le gouvernement turc.
Destitués sur décision du ministère de l’intérieur, les élus locaux concernés sont issus du Parti démocratique des Peuples (HDP) qui avait remporté les élections locales de mars dernier à une large majorité dans les villes en question – Karayazi, Tekman et Karaçoban. Suite à cette dernière vague de destitutions, les élus du parti au pouvoir, l’AKP, sont devenus majoritaires au sein des trois conseils municipaux.
Ainsi, dans la municipalité de Karayazi qui avait déjà été ébranlée en septembre dernier avec la destitution et l’arrestation de sa Comaire Melike Göksu, le nombre de conseillers municipaux HDP a baissé de 13 à 8.
Les décisions de destitution sont fondées sur l’existence alléguée de poursuites pénales contre les élus concernés.
23 maires HDP détenus
Les vagues de destitutions successives qui touchent depuis le mois d’août les Maires et les autres élus locaux du HDP ne sont pas une surprise. Déjà à la veille des élections du 31 mars 2019, le Président turc Recep Tayyip Erdoğan avait menacé de reprendre toutes les municipalités qui seraient remportées par le HDP, avec la même méthode utilisée massivement en 2016 et 2017 : destituer les Maires par décret-loi et les remplacer par des administrateurs d’État.
Depuis le 19 août, 32 municipalités kurdes se sont vues privées de leurs Comaires et placées sous tutelle administrative par le régime d’Erdogan. 23 des Maires destitués ont été jetés en prison.