La police turque a arrêté jusqu’à présent 14 personnes en lien avec le congrès du HDP qui a réuni des milliers de personnes à Ankara dimanche 3 juillet.
Jusqu’à présent, 14 personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre de l’enquête ouverte par le parquet d’Ankara au lendemain du congrès du Parti démocratique des Peuples (HDP) qui a réuni une dizaine de milliers de personnes dans la capitale turque dimanche dernier. Les premières arrestations sont intervenues juste après la fin du congrès. Plusieurs personnes ont en effet été interpellées dans les bus qui devaient les ramener chez elles. D’autres ont été arrêtées à leur domicile.
À l’heure actuelle, neuf personnes sont en garde à vue au poste de police d’Ankara, quatre à Batman et une à Izmir. Ces dernières doivent être transférées à Ankara.
Les personnes visées sont accusées de « propagande terroriste » en raison des slogans qu’elles auraient scandés lors du congrès du HDP. Parmi les slogans mis en cause, figure l’expression kurde « Bijî Serok Apo » (« Vive le président Apo ») que l’on a pu entendre scander abondamment durant la réunion. Apo est le surnom donné à Abdullah Öcalan, chef historique du mouvement de libération kurde emprisonné sur l’île-prison d’Imrali depuis 1999.
Lors de son congrès, le HDP a réclamé la levée du régime d’isolement sur Imrali et exhorté les autorités turques à entamer des négociations avec Öcalan afin de parvenir à une solution politique à la question kurde. Ces demandes ont été accueillies par la foule avec le slogan « Bijî Serok Apo ». Il n’est pas rare que les personnes qui utilisent cette expression soient poursuivies, jugées et condamnées dans le cadre de la législation antiterroriste turque. Ceci, en dépit d’une décision de la cour constitutionnelle turque qui a jugé en 2020 que le slogan en question était couvert par la liberté d’expression. L’infraction de « propagande terroriste » est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison en Turquie.