La campagne « 100 raisons pour juger le dictateur Erdogan » lancée par le Mouvement des Femmes kurdes en Europe (TJK-E) à l’occasion de la journée internationale des violences faites aux femmes, le 25 novembre dernier, énonce cent des crimes les plus graves commis par le régime d’Erdogan contre les femmes. Parmi celles-ci, figure la combattante kurde Ekîn Wan dont le corps sans vie a été mutilé par des soldats turcs, photographié et jeté en pâture sur les réseaux sociaux, dans les milieux nationalistes turcs.
L’objectif de la campagne, telle que présentée par le TJK-E, est de recueillir 100 000 signatures jusqu’au 8 mars, mais aussi de « partager des histoires de femmes assassinées, d’agir et de créer des alliances contre le féminicide et le fascisme. » L’organisation des femmes kurdes se propose ainsi d’être « la voix des femmes assassinées face au dictateur qui ne cesse de commettre des massacres chaque jour. »
Sur le site internet dédié à la campagne, sont recensés 100 des crimes les plus graves commis par le régime d’Erdogan à l’encontre des femmes. Nous publions ici le cinquième article consacré à Ekîn Wan (Kevsel Eltürk), combattante kurde tuée dans un affrontement entre l’armée turque et la guérilla du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), dans la région de Mus, en août 2015. Son corps mutilé et dénudé a été pris en photo par les soldats turcs qui ont diffusé les images, tel un trophée, sur les réseaux sociaux.
La cruauté, la haine et la misogynie sont particulièrement évidentes dans le cas de Kevser. Non seulement, elle a été assassinée, mais on a joué avec son cadavre et son corps nu et mutilé a été exposé au milieu de la rue. C’est là la mentalité des militaires turcs et de leurs chefs.
Kevser Eltürk, de son nom de guerre Ekîn Wan, est née en 1986, à Çaldıran, dans la province de Van, au Nord-Kurdistan (Turquie).
Elle a été tuée à Varto, dans la province de Mus, en août 2015, dans un affrontement entre l’armée turque et la guérilla du PKK. Puis, son corps a été mutilé, dénudé et traîné dans la rue par les soldats turcs. Les images du corps d’Ekîn ensanglanté, gisant sur le sol et entouré de soldats, ont ensuite été diffusées sur les médias sociaux.
Aucun auteur de ces atrocités – ni les soldats qui étaient sur place, ni les médias sociaux qui ont diffusé les images – n’a été inquiété par la justice turque.