Jeté d'un hélicoptère de l’armée turque la semaine dernière, Osman Şiban a été conduit de force dans un hôpital militaire.
Osman Siban au centre hospitalier de Van, peu après avoir été jeté de l'hélicoptère

Jeté d’un hélicoptère de l’armée turque la semaine dernière, après avoir été arrêté à Van, Osman Şiban a été enlevé ce matin à son domicile par la police, pour être conduit dans un hôpital militaire.

La police turque a fait irruption ce mardi matin au domicile d’Osman Şiban pour l’emmener de force dans un hôpital militaire. L’homme de 50 ans, père de 8 enfants, s’était retrouvé au centre hospitalier de Van, deux jours après avoir été arrêté, avec Servet Turgut, par les forces de sécurité turques au cours d’une opération militaire menée le 11 septembre, dans le district de Çatak, à Van. Le rapport médical rendu quelques jours plus tôt par l’hôpital a confirmé que les deux villageois kurdes avaient été jetés d’un hélicoptère.

Selon les informations reçues, la police a emmené Şiban à l’hôpital militaire sur ordre du procureur général. Celui-ci aurait demandé à l’hôpital un rapport sur la capacité de l’intéressé à témoigner.

Les avocats de la victime ont cependant dénoncé cette mesure comme étant illégale. Ils ont déclaré à cet égard que leur client n’était pas en mesure de témoigner en raison d’une perte importante de mémoire, comme le confirme le rapport du premier hôpital. Ils ont ajouté que le fait pour la victime de se retrouver dans un hôpital militaire, alors qu’elle avait été torturée par des gendarmes, ne pourrait qu’aggraver son traumatisme déjà considérable. 

« Tombé d’une falaise »

Réagissant par ailleurs à la déclaration faite le matin-même par le préfet de la région, selon laquelle M. Siban serait tombé d’une falaise en essayant de fuir, les avocats se sont dit révoltés par ces propos. « Le préfet ne sait rien du dossier, a déclaré l’un des avocats. Tous les témoins oculaires indiquent que ces personnes sont parties avec les militaires sans opposer de résistance et qu’elles ont ensuite été embarquées dans l’hélicoptère. La déclaration du préfet est en contradiction avec tous les indices. »

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