Après la découverte du viol d’une adolescente par les forces de sécurité turques à Gercüş, dans la province kurde de Batman, une vague de protestation a déferlé sur les réseaux sociaux.

Après la découverte du viol d’une adolescente par les forces de sécurité turques à Gercüş, dans la province kurde de Batman, une vague de protestation a déferlé sur les réseaux sociaux. 

Une jeune fille de 15 ans d’un village de Gercüş s’est rendue le mois dernier à l’hôpital, se plaignant de douleurs abdominales. Les médecins ont découvert que la jeune fille avait été violée et qu’elle était enceinte.

Selon une information de l’agence de presse féminine Jinnews en date du 5 décembre, 27 personnes, dont des policiers, des officiers de l’armée et des gardiens de village, sont impliqués dans le viol.

Toujours selon Jinnews, deux femmes du même village ont été entraînées dans la prostitution par les forces de sécurité turques.

Suite à une plainte, deux hommes nommés M.A. et V.A. ont été arrêtés. Cependant, le bureau du procureur général de Batman a indiqué dans un communiqué qu’ « aucun fonctionnaire n’a été identifié comme suspect par l’enquête ».

ORDONNANCE DE CONFIDENTIALITÉ ET INTERDICTION FAITES AUX MÉDIAS DE COUVRIR LES FAITS

Le parquet a par ailleurs classé le dossier secret, tandis que les autorités turques ont interdit aux médias de diffuser des informations sur le sujet. Sur internet, l’accès aux informations concernant les faits, notamment celles de Jinnews, a été bloqué. Une journaliste de cette agence a en outre indiqué avoir été menacée par une équipe spéciale de la police.

Après la diffusion de l’information par Jinnews, des réactions d’indignation ont cependant déferlé sur les médias sociaux. Une action de protestation a été lancée avec le hashtag #GercüşteNeOluyor (en turc : « Que se passe-t-il sur Gercüş ? »), à laquelle ont participé notamment les élus et les cadres du Parti démocratique des Peuples (HDP)

Rappelant qu’une autre jeune femme, İpek Er, avait auparavant été victime de viol et poussée au suicide dans la région de Batman, de nombreux internautes ont par ailleurs souligné le fait que l’auteur de ce viol, le sergent Musa Orhan, était toujours en liberté, et dénoncé la politique d’impunité qui règne en Turquie.  

POURSUITES CONTRE LES MÉDIAS POUR AVOIR COUVERT LES FAITS

Suite aux nombreuses réactions, la préfecture et le parquet de Batman ont annoncé aujourd’hui, lundi 7 décembre, des poursuites contre les médias qui avaient couvert l’incident. « Dans le cadre des activités de surveillance des réseaux sociaux, une procédure judiciaire a été engagée contre 27 personnes qui, avec l’aide de l’organisation séparatiste, ont lancé une action de désinformation sur les médias sociaux », a déclaré dans un communiqué le préfet de Batman, visant spécifiquement « les médias qui continuent d’émettre des informations malgré l’interdiction de diffusion prononcée par le tribunal de Gercüş ». 

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