Une délégation de l’Internationale socialiste à Hewlêr pour dénoncer l’agression de la Turquie contre les Kurdes et la complicité de l'OTAN
La place centrale de Hewlêr (Erbil, capitale du Sud-Kurdistan) vue de la citadelle

Une délégation de l’Internationale socialiste s’est rendue dans la capitale du Sud-Kurdistan, Hewlêr, dans le but de dénoncer l’agression militaire menée par la Turquie dans cette région du nord de l’Irak, avec la complicité de l’OTAN.

Dans un communiqué intitulé « Nous nous mobilisons contre l’agression d’Erdogan contre le peuple kurde », publié mardi sur son site internet, l’Internationale progressiste déclare avoir envoyé une délégation à Hewlêr (Erbil) pour remplir sa mission qui est de travailler « à démanteler la machine de guerre, et à la remplacer par une diplomatie des peuples fondée sur la coopération et la coexistence ».

Le communiqué souligne que « le président turc Recep Tayyip Erdoğan intensifie sa guerre contre le peuple kurde sur tous les fronts : répression du Parti démocratique des peuples (HDP), parti d’opposition en Turquie, lancement d’une nouvelle offensive militaire en Irak, menace d’une nouvelle invasion en Syrie et appel à une répression de la solidarité kurde en Europe ».

Alors que les élections présidentielles en Turquie sont prévues pour 2023, Erdoğan est sur le point de perdre le pouvoir. Sa nouvelle campagne militaire est une tentative cynique de détourner l’attention de sa mauvaise gestion de l’économie turque. Erdoğan espère qu’une guerre contre le peuple kurde pourra alimenter un sentiment nationaliste qui maintiendra en vie ses perspectives présidentielles. 

Une tentative cynique de détourner l’attention de la mauvaise gestion de l’économie turque 

La nouvelle campagne militaire d’Erdogan est « une tentative cynique de détourner l’attention de sa mauvaise gestion de l’économie turque » à l’approche des élections présidentielles prévues en 2023, accuse l’Internationale progressiste, faisant référence à l’offensive lancée le 17 avril au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak) et aux bombardements dans le nord de la Syrie.

L’organisation pacifiste souligne en outre le rôle de l’OTAN dans l’intensification des agressions turques : « La Suède et la Finlande ayant présenté des demandes d’adhésion à l’alliance, la Turquie a demandé la levée d’un embargo sur les armes et l’extradition des Kurdes en échange de l’adhésion à l’OTAN. Pendant ce temps, les membres de l’OTAN en Europe et en Amérique du Nord ont gardé un silence presque total sur l’escalade de la violence d’Erdoğan. » Et de dénoncer la complicité de l’OTAN avec les agressions turques : « Lors d’une récente conférence de presse, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a fait écho à la rhétorique d’Erdoğan en déclarant qu'”aucun autre allié de l’OTAN n’a subi plus d’attaques terroristes que la Turquie”. Il a réaffirmé que “la Turquie est un allié important, notamment en raison de sa situation géographique stratégique à la frontière de l’Irak et de la Syrie.” »

« L’espoir suscité par la révolution [du Rojava] est menacé », poursuit le communiqué, ajoutant : « le 24 mai, Erdoğan a annoncé son intention d’occuper une “zone sûre” de 30 km pour le logement forcé des réfugiés – un prétexte pour tenter d’opérer un nettoyage ethnique de la population locale d’environ 2,5 millions de personnes et de minorités, allant des Kurdes, des Arabes et des Assyrien·ne·s à d’autres groupes ethniques comme les Yézidi·e·s, et mettre fin à leur lutte pour l’émancipation. »

Et de conclure : « Face à la guerre que la Turquie mène depuis des décennies contre les Kurdes et à sa récente escalade, l’Internationale Progressiste a envoyé une délégation de paix à Hewlêr (Erbil) pour alerter et dénoncer la complicité de l’OTAN. »

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