Logo de l'institut de recherche turc, SETA et des services de renseignement turc, MIT.

Merve Seren, chercheuse travaillant pour la SETA (Fondation de Recherches Politiques Economiques et Sociales, basée à Ankara), a visité ces derniers jours des organisations et des commerces kurdes à Paris afin de récolter des informations pour le MIT (Service turc du renseignement). Pour ce faire, elle a prétendu être recommandée par le Député kurde Altan Tan.

Récemment, notre journal avait été informé que des chercheurs de SETA missionnés par le MIT afin d’enquêter sur les « activités du PKK en Europe » allaient travailler au fichage des commerçants kurdes. Cette information a été confirmée au cours des derniers jours.

Merve Seren, chercheuse travaillant pour la SETA et auteure d’un ouvrage intitulé « Renseignement stratégique et sécurité nationale » a visité la semaine dernière à Paris des commerces kurdes et des organisations telles que le Centre démocratique du Kurdistan et l’Institut kurde de Paris afin de collecter des informations.

D’après les informations recueillies auprès des dirigeants associatifs et des commerçants que Merve Seren a approchés, les principales questions posées étaient :

  • Apo [surnom d’Abdullah Öcalan] s’apprête à démarrer un nouveau processus. Est-ce que vous allez à nouveau le suivre ?
  • Est-ce que les Centres Démocratiques Kurdes [réseau d’associations kurdes en Europe] sont des vitrines du PKK ?
  • En tant que commerçant, avez-vous déjà dû verser de l’argent au PKK ? A quelle période les membres du PKK viennent-ils vous demander de l’argent. Combien demandent-ils ?
  • Est-ce que le PKK recourt à l’extorsion ? Avez-vous déjà été victime des violences exercées par le PKK ?
  • Existe-t-il des comités de commerçants liés au PKK ? Comment travaillent-ils ?

Selon ces mêmes personnes, Merve Seren aurait prétendu être recommandée par Altan Tan, Député HDP de la province de Diyarbakir. Elle aurait par ailleurs indiqué qu’elle allait encore réaliser un certain nombre de rencontres à Paris dans le cadre d’un rapport de recherches entrepris par la SETA.

UNE FONDATION ANTI-PKK

En novembre dernier, la SETA avait organisé une conférence intitulée « les activités du PKK en Europe », avec la participation notable de Saadet Oruç, conseillère du Président turc Erdogan. La présentation de la conférence sur le site internet de la fondation commençait ainsi : « Suite à l’arrestation des Députés du HDP dans le cadre des dossiers anti-terroristes, des représentations diplomatiques turques et des organisations de la société civile créées par des citoyens d’origine turque, dans plusieurs pays européens, notamment en Allemagne, en Autriche, au Royaume-Uni, en France et en Suède, ont été attaquées par des militants du PKK. Bien que le PKK soit reconnu comme une organisation terroriste par l’Union européenne et les Etats membres de celle-ci, aucune mesure de prévention n’a été prise. En conséquence, les représentations diplomatiques turques, les associations et les citoyens turcs opposés au PKK ont subi des préjudices. »

La SETA est une organisation qui exerce une grande influence sur l’orientation de la politique extérieure de l’AKP. Ses principaux chercheurs travaillent aussi dans les médias de l’AKP.

Son fondateur Nuh Yilmaz a été nommé en août 2013 à la tête du service de consultation du MIT dans le domaine de la presse et des relations publiques.

Depuis le coup d’Etat manqué du 15 juillet 2016, de nombreux journalistes ont été jugés et condamnés en Turquie pour appartenance à « l’Etat parallèle » sur le fondement des informations fournies par la SETA.

Source: YENİ ÖZGÜR POLİTİKA

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