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Un habitant d’Afrin tombé dans le piège de l’illusion sécuritaire après l’occupation de la région par la Turquie et ses mercenaires, déclare : « Il n’y a pas de vie dans Afrin l’usurpée. »

Les habitants d’Afrin toujours présents dans la région continuent d’essayer de prendre le chemin de l’exil pour mettre leurs familles à l’abris des exactions de l’occupant turc et de ses mercenaires. Mais les routes qui mènent au sud, vers Shahba et Alep, sont difficiles et dangereuses. L’augmentation des violences et notamment des bombardements turcs ces dernières semaines ont conduit des milliers de familles à quitter Afrin. Parmi elles, une famille qui avait quitté la région le 18 mars.

Après quelques semaines passées dans le district de Shahba, K.Z. retourne à Afrin pour protéger sa maison et ses terres de l’avidité des miliciens extrémistes. Sa décision est motivée par l’appel de l’autoproclamé Conseil national kurde d’Afrin, qui assure que la ville et la région sont sûres. À l’espoir de toute une famille de pouvoir de nouveau vivre sur ses terres succède bientôt la déception d’être revenue sur ses pas.

Une fois de retour chez eux, K.Z. et les siens voient leur maison perquisitionnée plusieurs fois au milieu de la nuit par des mercenaires armés. Les membres de la famille sont terrorisés et de nouveau contraints de s’enfuir.

K.Z. est revenu pour l’agence AHNA sur son expérience à Afrin, sous occupation turque : « la nuit, il y avait très souvent des affrontements entre différentes milices. La sources de ces clashs armés était les désaccords sur le partage des biens spoliés. Si nous n’étions pas partis, nous aurions souffert de troubles psychologiques. Nous étions dans un état d’anxiété permanent, entre les raids sur notre maison et les combats entre groupes armés à proximité. »

Il ajoute que la Turquie a suspendu le versement des salaires de plusieurs milices qui n’avaient pas de lien direct avec elle. À la suite de cette décision, de nombreux mercenaires se sont alors mis à rançonner les habitants d’Afrin, alors que les commerçants ne reçoivent souvent plus d’argent en contrepartie des produits dont se servent les supplétifs turcs.

Par ailleurs, après une série d’actions entreprises par la résistance contre les groupes armés des forces d’occupation turques, les mercenaires ont interdit aux fermiers et paysans de prendre plus d’une miche de pain par personne en les accusant de fournir un support logistique aux combattants des Unités de Protection du Peuple/des Femmes (YPG/YPJ) toujours présents à Afrin.

Enfin, K.Z. affirme que la population dans la région, qu’elle soit kurde ou arabe, demande aux combattants YPG/YPJ de les débarrasser de l’oppression des occupants.

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