Le « bateau de la paix » apprêté dans le cadre de la campagne « L’heure est venue – Liberté pour Abdullah Öcalan », naviguera entre la Grèce et l’Italie pour rappeler l’odyssée du leader kurde avant son enlèvement et son emprisonnement sur l’île-prison d’Imrali en février 1999.
Une cinquantaine de personnalités de différents pays – militants politiques, écrivains, défenseurs des droits humains, féministes et artistes – voyageront sur le « bateau de la paix » qui doit partir de la Grèce le 8 novembre pour un parcours de quatre jours vers l’Italie, l’objectif de l’action étant de demander la libération du leader kurde Abdullah Öcalan emprisonné depuis près de 23 ans par le régime turc.
S’inquiétant de l’accroissement de la répression à l’encontre des Kurdes à l’intérieur des frontières turques et de l’escalade des agressions militaires d’Ankara contre le Sud-Kurdistan (nord de l’Irak) et le Rojava (nord de la Syrie), l’initiative « Liberté pour Öcalan » appelle dans un communiqué à la solidarité internationale pour « raviver les espoirs de paix ».
Le communiqué se poursuit ainsi : « La condition la plus importante du côté kurde pour la paix est la fin de l’isolement d’Abdullah Öcalan, le plus important représentant de la société kurde. Depuis qu’il a été enlevé à l’ambassade de Grèce dans la capitale kenyane Nairobi en février 1999, en violation du droit international, le leader kurde se trouve sur l’île-prison turque d’Imrali. Il y a été le seul prisonnier pendant onze ans – gardé par plus de mille soldats. Il s’est vu refuser toute assistance juridique entre juillet 2011 et mai 2019. Öcalan détient le “record européen” d’emprisonnement sans accès à un avocat. À l’heure actuelle, il est à nouveau détenu en isolement total. Méprisant les normes européennes, les recommandations du Comité pour la prévention de la torture (CPT) et les résolutions de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, la Turquie refuse toujours de lever l’isolement d’Imrali. Malgré cela, Abdullah Öcalan est reconnu, tant par ses amis que par ses ennemis, comme le représentant politique de la société kurde. Le magazine TIME l’a élu parmi les 100 personnes les plus influentes en 2013. La campagne pour sa liberté a déjà atteint plus de 10 millions de signatures. Tout le monde s’accorde à dire qu’une solution politique à la question kurde doit être négociée avec lui. Un véritable processus de paix ne peut avoir lieu que si les deux parties négocient sur un pied d’égalité. Cela est impossible tant qu’Öcalan est en prison. Sa liberté est le test ultime d’un engagement sérieux du gouvernement turc et une pierre angulaire importante pour une paix durable. Cela signifie à la fois la liberté pour le peuple kurde, la démocratie en Turquie et la paix au Moyen-Orient.
La Grèce et l’Italie, les grandes étapes de l’odyssée d’Öcalan
Il y a 23 ans, Öcalan s’est rendu en Europe pour promouvoir une solution politique à la question kurde. La Turquie et les pays de l’OTAN ont exercé une forte pression politique sur l’Italie, où il est resté trois mois. Öcalan a alors quitté l’Italie et, après une odyssée à travers plusieurs pays européens, s’est mis en route vers l’Afrique du Sud, où il n’est jamais arrivé. Le 15 février 1999, il est enlevé au Kenya dans le cadre d’une opération de plusieurs services secrets, avant d’être extradé vers la Turquie.
La Grèce et l’Italie étaient les deux principales étapes de l’odyssée d’Öcalan à travers l’Europe. Dans le cadre de la campagne internationale « L’heure est venue – Liberté pour Abdullah Öcalan, paix au Kurdistan », le bateau de la paix naviguera entre ces deux pays pour demander la libération d’Abdullah Öcalan et la paix au Kurdistan. »