Les gardes-frontières iraniens poursuivent leurs attaques contre les kolbars à la frontière entre l'Est-Kurdistan et le Sud-Kurdistan
Les kolbars, littéralement "porteurs de charge", transportent des marchandises à travers les frontières périlleuses qui divisent le Kurdistan

Les gardes-frontière iraniens poursuivent leurs attaques contre les kolbars à la frontière entre le Kurdistan de l’est (Iran) et le Kurdistan du Sud (Irak).

Bénéficiant d’une totale impunité, les gardes-frontière iraniens ont une fois de plus pris pour cible les Kolbars (porteurs de charge) à la frontière avec le Sud-Kurdistan (Irak).

Selon le site web Hirana, les forces militaires iraniennes ont ouvert le feu dimanche sur un groupe de kolbars dans la région frontalière de Hengejali, près de Sine.

Un Kolbar du nom de Sehdun Ehmad a été tué au cours de cette attaque.

Quatre kolbars sont morts et 13 ont été blessés dans le courant du mois de mai, aux frontières divisant le Kurdistan, selon un rapport établi par l’organisation kurde de défense des droits humains Hengaw

La tragédie des Kolbars.

L’est du Kurdistan a sombré dans la pauvreté au fil des années. Les politiques délibérées du régime iranien en ont fait l’une des régions les plus pauvres d’Iran. Comparé aux autres régions, le Kurdistan iranien a connu beaucoup moins d’investissements, son développement ayant été volontairement freiné, ce qui a empêché l’agriculture et l’industrie de s’y développer. Ainsi, la région est celle qui connaît le taux de chômage le plus élevé en Iran. 

Confrontés aux politiques de discrimination,  d’oppression et d’appauvrissement, les habitants de la région peuvent uniquement gagner leur vie en transportant des marchandises en contrebande à travers les frontières périlleuses qui divisent le Kurdistan.

Le terme kurde Kolbar est composé des mots “kol” (dos) et “bar” (charge). Cigarettes, téléphones mobiles, vêtements, fournitures domestiques, thé,… sont les produits qu’on trouve la plupart du temps dans les chargements des kolbars. Ces biens sont vendus très chers sur les marchés de Téhéran, mais les kolbars qui risquent leur vie pour les transporter reçoivent des salaires dérisoires.

Les intermédiaires qui prennent les commandes et trouvent les acheteurs en ville sont appelés kasibkars. 

Kolbars et kasibkars sont âgés de 13 à 70 ans. Certains ont seulement été à l’école primaire tandis que d’autres ont des diplômes universitaires. Dans les 5 dernières années, près de 300 kolbars et kasibkars ont été tués de sang-froid par les garde-frontières iraniens, voire turcs. Ce chiffre est uniquement une estimation, étant donné qu’on ne dispose pas de statistique précise.

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