Şebnem Korur Fincancı, Erol Önderoglu et Ahmet Nesin font face à un nouveau procès dans l'affaire Özgür Gündem
Prise de parole de Şebnem Korur Fincancı, présidente de la Fondation des Droits de l'Homme de Turquie (TIHV) lors de la conférence organisée devant le palais de justice de Çağlayan, à Istanbul, avant le début de l'audience du procès contre le journal Özgür Gündem

Şebnem Korur Fincancı, Erol Önderoglu et Ahmet Nesin font face à un nouveau procès dans l’affaire du journal Özgür Gündem, après avoir été acquittés des accusations d’appartenance à une organisation terroriste en juillet 2019.

L’audience dans l’affaire contre les participants de la campagne de solidarité avec le journal Özgür Gündem interdit par décret-loi en 2016, s’est tenue jeudi à Istanbul. Şebnem Korur Fincancı, présidente de la Fondation des Droits de l’Homme de Turquie (TIHV), Erol Önderoglu, représentant de Reporters sans frontières (RSF) en Turquie, et le journaliste-écrivain Ahmet Nesin doivent faire face à un nouveau procès dans cette affaire, après avoir été acquittés des accusations d’appartenance à une organisation terroriste en juillet 2019.

La TIHV a tenu jeudi une conférence de presse devant le palais de justice de Çağlayan, à Istanbul, avant l’audience, en présence de Mme Fincancı, de M. Önderoğlu, du député HDP (Parti démocratique des Peuples) Musa Piroğlu, des représentants des sections britannique et allemande de RSF et de plusieurs organisations de la société civile.

Poursuivre la lutte jusqu’à ce que la parole soit libre

« Nous luttons pour les valeurs humaines, et nous n’abandonnerons jamais ce combat. Alors que l’incendie et le bombardement du journal Özgür Ülke [ancien nom du quotidien Özgür Gündem] et le meurtre de ses employés n’ont pas fait l’objet d’une enquête dans ce pays, le fait de soutenir le journal a fait l’objet d’une enquête et a même entraîné des arrestations. Le crime qu’ils prétendent que nous avons commis est un “crime de solidarité”. Nous sommes déterminés à poursuivre cette lutte jusqu’à ce que la parole soit libre dans ce pays », a déclaré Mme Fincancı.

Önderoğlu a déclaré qu’il ne s’attendait pas à un acquittement dans cette affaire : « Il est très difficile de s’attendre à un acquittement, étant donné la dépendance du système judiciaire en Turquie, car il y a un terrain juridique ouvert à l’intervention [du pouvoir exécutif]. Nous pouvons être condamnés dans cette affaire, mais nous poursuivrons nos activités pour nous assurer que la Turquie dispose de médias transparents. Parce qu’une grande partie de la société est consciente de notre juste combat, nous continuerons notre lutte. »

Le secrétaire général de la TIHV, Coşkun Üsterci, a fait remarquer que Fincancı, Önderoğlu et Nesin étaient poursuivis pour avoir défendu la liberté de la presse et le droit du public à recevoir des informations. Il a dénoncé par ailleurs le harcèlement judiciaire à l’encontre du quotidien Özgür Gündem et souligné le nécessaire devoir de solidarité avec le  journal.

Report de l’audience

L’audience devant la 13e Cour criminelle d’Istanbul s’est déroulée en présence de Fincancı et Önderoğlu, Ahmet Nesin qui se trouve à l’étranger étant représenté par ses avocats.

Le tribunal a décidé d’envoyer une commission rogatoire à l’étranger afin de recueillir les déclarations d’Ahmet Nesin. L’audience a été reportée au 1er février 2022.

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