Zozan Çiçek, détenue politique en jeûne de la mort depuis le 30 avril 2019. pour la levée de l'isolement d'Abdullah Ocalan
Zozan Çiçek, détenue politique en jeûne de la mort depuis le 30 avril 2019.

Le mouvement de grève de la faim initié par la députée du HDP, Leyla Guven, réclamant la fin de l’isolement imposé au leader kurde Abdullah Ocalan, a été rejointe par des milliers de prisonniers politiques.

Depuis le 30 avril, 15 prisonniers sont passés de la grève de la faim au jeûne de la mort. L’un de ces 15 prisonniers est Zozan Çiçek. Elle se trouve dans la prison pour femmes de Bakırköy et a envoyé un message à l’agence de presse ANF par l’intermédiaire de son avocat, Ayşe Acinikli.

Le message envoyé par Zozan Çiçek est le suivant:

« Notre demande est raisonnable.

Les grèves de la faim ont commencé par le slogan « Brisons l’isolement, renversons le fascisme et libérons le Kurdistan ». Plus de 20 ans d’isolement sur l’île-prison d’Imralı constituent un crime contre l’humanité et n’ont pas de dimension juridique; au contraire, la Turquie commet un crime en violant sa propre loi. Bien que le gouvernement fasciste de l’AKP n’ait pris aucune mesure, il continue de faire la sourde oreille. Nous nous sommes engagés à poursuivre notre action jusqu’à la rupture de l’isolement. Pour cela, nous sommes sur le point de mourir. Ils savent très bien que, la résistance, la paix, la démocratie et la résolution de la question kurde ne sont possibles qu’en reprenant le dialogue avec le leader Abdullah Ocalan.

Nous n’arrêterons pas cette action tant que notre demande légitime ne sera pas satisfaite. Comme dans la prison de Diyarbakir en 1982, les prisonniers politiques ont pris le drapeau de la résistance. Ainsi, aujourd’hui, en tant que leurs successeurs, nous libérerons notre leader avec cette action. Peu importe le sacrifice, nous avons la responsabilité d’augmenter encore et encore la résistance et d’atteindre la liberté. Pour y parvenir, nous appelons notre peuple à rejoindre la résistance.

Aujourd’hui, encore une fois, les mères organisent des actions. L’action de ces mères devrait être revendiquée encore davantage, tout le monde devrait s’assurer que les rues sont transformées en zones de « serhildan » [soulèvement]. Quiconque se dit démocrate ou socialiste doit agir.

Plus important encore, toute personne lucide devrait écouter la voix des prisons. La jeunesse kurde devrait en savoir plus sur l’histoire, devrait en démontrer davantage. Nous ne pouvons pas obtenir de résultats avant d’avoir atteint un serhildan complet. L’inaction mène à la mort. Comme le dit Kemal Pir, ce dont le fascisme a le plus peur sont le bruit et la lumière.

Nous devons vaincre le fascisme aujourd’hui avec notre voix, avec nos actions. Nous devons être déterminés et continuer d’y croire. C’est notre promesse à nos martyrs de la liberté. Et la victoire viendra. »

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