Plusieurs militants des droits humains détenus depuis plus d’un an au Sud-Kurdistan sont en grève de la faim depuis mardi 7 septembre.
Beşdar Hesen, avocat de plusieurs détenus en grève de la faim, devant le palais de justice de Hewlêr

Plusieurs militants des droits humains détenus depuis plus d’un an au Sud-Kurdistan (nord de l’Irak) sont en grève de la faim depuis mardi 7 septembre. Selon les informations communiquées à la presse par un détenu, leur situation est préoccupante.

Arrêté en octobre 2020 et condamné à 6 ans de prison le 16 février dernier, Eyaz Kerem a annoncé dans un message vocal à la presse que plusieurs de ses codétenus avaient entamé une grève de la faim depuis mardi, soulignant que leur situation était préoccupante.

Dans le message envoyé jeudi, Eyaz Kerem a indiqué que les prisonniers d’opinion avaient été transférés dans un autre centre de détention et dispersés. « Leur situation est très mauvaise. Ils sont victimes de torture psychologique et physique en prison. Notre cause est politique. Nous ne sommes pas autorisés à rencontrer nos avocats », a-t-il déclaré.

Eyaz Kerem a demandé à la Commission des droits humains du Parlement du Sud-Kurdistan de suivre la situation des prisonniers en grève de la faim. Ceux-ci avaient été arrêtés par les forces du Parti démocratique du Kurdistan (PDK, dirigé par le clan Barzani) suite à une vague de manifestations populaires organisées en juin 2020, dans la région de Behdînan, pour dénoncer la corruption ambiante.

Plusieurs d’entre eux ont comparu lundi à une audience devant un tribunal de Hewlêr (Erbil). Leur procès ayant été ajourné, ils ont annoncé par la voix de leur avocat, Beşdar Hesen, leur décision d’entamer une grève de la faim dès le lendemain pour protester contre les mauvais traitements et exiger un procès équitable.  

Soulignant que ses clients étaient empêchés de rencontrer leurs familles, M. Hesen a déclaré que leurs droits fondamentaux étaient violés en prison.  

Jeudi, les familles de plusieurs détenus se sont rassemblées devant le tribunal de Hewlêr, exigeant leur libération immédiate. « Nous n’avons pas vu nos enfants depuis un an », a déclaré la mère de l’un des militants emprisonnés, dénonçant la « cruauté » des autorités.

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